De violents affrontements ont opposé samedi les forces irakiennes à des jihadistes de Daesh autour de l'ancien siège du gouvernement provincial de la ville de Ramadi, chef-lieu de la province majoritairement sunnite d'Al-Anbar, selon des officiers et des responsables locaux.
Après une offensive majeure qui avait permis aux militaires irakiens d'entrer dans la ville mardi, faisant espérer une reconquête rapide de cette place forte perdue en mai, leur avancée a été ralentie par les engins explosifs, les snipers et les attaques suicide jihadistes. Les troupes irakiennes buttent à un carrefour stratégique dans le quartier de Hoz proche de l'ancien siège gouvernemental, dont le contrôle est capital pour la reprise totale de Ramadi, encore partiellement contrôlée par les jihadistes. "Les combats font actuellement rage entre les membres de Daesh et les forces irakiennes", a affirmé Ahmed al-Doulaimi, un capitaine de police.
Deux membres des forces de sécurité irakiennes ont été tués et neuf blessés au cours des affrontements des dernières heures, a-t-il indiqué. Au moins trois autres sont morts vendredi, selon un haut officier et des responsables locaux. Parmi les jihadistes, au moins 23 ont été tués pour la seule journée de vendredi, ont ajouté ces sources. Le nombre de combattants de Daesh restant à Ramadi est estimé à moins de 400 personnes.
Les forces fédérales ralenties par des civils
"La 8e division de l'armée et les forces d'élite du contre terrorisme (CTS) avancent", a affirmé le colonel Steve Warren, porte-parole de la coalition internationale menée par Washington qui fournit un appui aérien aux forces irakiennes. "Les CTS ont encore progressé de quelque centaines de mètres du siège du gouvernement", a-t-il dit. Outre les voitures piégées, les forces fédérales sont également ralenties par la présence de civils pris au piège dans leurs maisons et des informations circulent sur l'utilisation par Daesh de ces habitants comme boucliers humains.
Après la conquête de Daesh de vastes régions d'Irak en 2014, les forces gouvernementales ont défendu Ramadi pendant des mois. Mais la ville, qui constitue un point stratégique du "califat" autoproclamé du groupe extrémiste, est finalement tombée aux mains des jihadistes en mai 2015. Cette défaite est considérée comme la plus importante dans la guerre que mène Bagdad à Daesh et la reconquête de Ramadi redorerait le blason des forces fédérales, très critiquées.