Matteo Renzi s'est inquiété jeudi que la Libye devienne "la prochaine urgence" de la communauté internationale, François Hollande appelant pour sa part à mettre en place dans ce pays un gouvernement d'union nationale attendu "depuis trop longtemps".
"Il sera fondamental pour tous de donner la priorité absolue, nous en avons parlé (...) à la Libye qui risque d'être la prochaine urgence", a déclaré le président du Conseil italien devant la presse à l'issue de ses entretiens avec le président François Hollande à l'Elysée.
"Nous suivons avec beaucoup d'intérêt le processus de Vienne en ce qui concerne la Syrie et nous sommes particulièrement engagés à ce que cette fenêtre (...) qui s'est ouverte au niveau diplomatique puisse s'élargir à la Libye", a insisté le président du Conseil italien. "Il est évident que la seule façon par laquelle nous pourrons mettre fin à l'exode des demandeurs d'asile, des réfugiés et des immigrés est d'arrêter les guerres civiles", a relevé M. Renzi.
François Hollande a également cité la Libye comme l'une des deux "grandes questions" du moment, avec la Syrie, nécessitant des "initiatives diplomatiques". "En Libye, nous devons mettre maintenant en place ce qui est attendu depuis trop longtemps, c'est-à-dire un gouvernement d'union nationale (...) et la sécurisation du territoire, empêchant ainsi Daech de s'installer et de progresser", a souligné le président de la République.
Un accord global pour les Migrants
Concernant les migrants, François Hollande et Matteo Renzi ont par ailleurs plaidé pour "un accord global" avec la Turquie sur la question des réfugiés. Lors du Conseil européen qui va se tenir dimanche, "nous devons là avoir un accord global avec la Turquie", "pour la sécurité des frontières", a déclaré M. Hollande. "Je partage entièrement les considérations" de M. Hollande sur la nécessité "d'arriver à un accord global", a renchéri M. Renzi.
Les chefs d'Etat ou de gouvernement de l'Union européenne se réunissent dimanche avec la Turquie à Bruxelles. "Dimanche, le Conseil européen va se tenir en présence des autorités turques et nous devons là -c’est ce que j’avais également décidé avec la chancelière allemande (Angela Merkel) hier- (...) avoir un accord global avec la Turquie, pour (...) la sécurité des frontières, de toutes les frontières, et pouvoir accueillir les réfugiés en Turquie dans des conditions qui leur permettent de rester le plus près possible de leur pays d’origine et de ne pas aller vers l’Europe", a déclaré M. Hollande.
Sur cette question des réfugiés, M. Renzi a lui aussi jugé "nécessaire d’arriver à un accord global". "Un accord global avec la Turquie peut réellement être significatif si l’on veut arriver à un nouveau modèle d’accueil des réfugiés, des demandeurs d’asile", a-t-il dit. M. Hollande poursuivait jeudi une intense semaine diplomatique centrée sur la lutte antiterroriste et la situation en Syrie.