Le gouvernement de gauche radicale du Premier ministre grec Alexis Tsipras essuie jeudi sa première grève générale depuis son arrivée au pouvoir en janvier.
Les syndicats ont appelé à cette journée d'action pour protester contre les hausses d'impôts et la réforme des retraites à venir, ce qui paralyse l'ensemble des services publics, transports inclus, tandis que des dizaines de vols intérieurs ont dû être annulés. Des manifestations se déroulent à Athènes depuis 08H30 GMT.
La grève se déroule alors que se trouvent dans la capitale grecque des représentants des principaux créanciers du pays, de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne, du Fonds monétaire international et du Fonds européen de stabilité financière. Ils sont là pour étudier la manière dont se mettent en place les réformes promises par la Grèce en échange d'un nouveau plan d'aide de 86 milliards d'euros sur trois ans, conclu en juillet.
Les deux gouvernements d'Alexis Tsipras - celui-ci, arrivé une première fois au pouvoir fin janvier, avait démissionné le 20 août avant d'être de nouveau porté au pouvoir le 20 septembre avec une majorité débarrassée de son aile gauche opposée aux réformes - ont déjà adopté un certain nombre de mesures difficiles.
Mais les discussions achoppent pour l'instant sur le prix maximum des résidences principales insaisissables, le gouvernement Syriza souhaitant davantage de clémence de la part des créanciers. Ils ne sont pour l'instant pas d'accord non plus sur la manière de traiter les créances douteuses des banques.
De ces discussions dépend le versement d'une tranche du plan équivalant à deux milliards d'euros. Le parti d'Alexis Tsipras, Syriza, a appelé les Grecs à suivre "massivement" la grève, appelant à poursuivre la lutte contre "les politiques anti-sociales, d'un néo-libéralisme extrême" menées par le gouvernement Syriza.
Un paradoxe qui est très fréquemment relevé sur les réseaux sociaux. C'est "Kramer contre Kramer", remarque quelqu'un sur Twitter, en référence au film de 1979 évoquant une affaire de divorce. "Je suis un peu perdu, là... On défile avec Alexis pour renverser Tsipras, ou avec Tsipras pour renverser Alexis?", se demande un autre. M. Tsipras lui-même avait qualifié le plan de sauvetage de "compromis douloureux" et de "retraite tactique" pour éviter au pays de faire faillite et de sortir de l'euro, au mois de juillet.