Le pape François est "très amer" mais "déterminé" après la fuite de documents qui révèlent des frasques financières au Vatican, à l'opposé de sa volonté de pauvreté et de réforme, a assuré mercredi le numéro trois du Vatican, Mgr Angelo Becciu.
Après les nouvelles révélations en cascades, dont certaines très choquantes montrant que certains fonds destinés aux pauvres ou aux malades servaient à financer le train de vie luxueux de certains cardinaux, le substitut à la Secrétairerie d'Etat a révélé sur son compte Twitter ce que Jorge Bergoglio lui avait dit: "allons de l'avant avec sérénité et détermination". Auparavant, a rapporté le prélat italien, ceux qui ont pu le rencontrer ces derniers jours avaient trouvé un souverain pontife "déconcerté et mécontent". Le secrétaire de la Conférence des évêques italiens, Mgr Nunzio Galantino, a déclaré à la chaîne TV2000 que le pape devait sentir sa confiance trahie: "Je me mets à sa place. Tout fils de l'Eglise, devant de telles attaques concentriques, ne peut rester indifférent".
Deux livres de journalistes italiens, "Avarice" d'Emiliano Fittipaldi, de l'hebdomadaire de gauche L'Espresso, et "Via crucis" de Gianluigi Nuzzi, du groupe télévisé Mediaset, seront en librairie le 5 novembre. De nombreux extraits ont déjà été distillés dans les journaux, montrant la défense acharnée d'avantages acquis de la part de certains prélats au Vatican, en pleine contradiction avec le message évangélique. Le nouveau ministre de l'Economie du pape, le cardinal australien George Pell, bras droit de François pour la réforme économique, se voit aussi critiqué pour sa gestion et certaines dépenses.
Ces révélations interviennent après l'arrestation ce weekend d'un prélat espagnol, Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, et d'une laïque italienne, Francesca Chaouqui, accusés d'avoir divulgué des documents économiques du petit Etat. Mme Chaouqui a été remise en liberté, mais à nouveau interrogée mardi.