Une fillette de 4 ans a été tuée par son père dans un village situé près de Bareilly, dans le nord-est de l'Inde, parce qu'elle avait oublié de se couvrir la tête avec le turban traditionnel, a fait savoir la police de l'Etat de l'Uttar Pradesh.
Le drame est survenu vendredi, alors que la petite Farheen déjeunait avec sa mère, a rapporté le Hinduistan Times. Le père se serait mis en colère en constatant que sa fille ne portait pas correctement le turban traditionnel, le Dupatta.
Il aurait alors projeté la fillette au sol à plusieurs reprises. La mère a raconté avoir tenté de l'arrêter, avant d'être frappée à son tour, en présence de toute la famille. Une fois Farheen décédée, le père aurait demandé qu'elle soit enterrée dans la maison, ce que la mère aurait refusé.
Des voisins ont décrit le père, Hussain, comme "un homme mentalement instable" et très religieux qui avait coupé tout contact avec ses proches. Il vivait avec sa femme et ses quatre enfants dans une situation d'extrême pauvreté. Arrêté, il a été interrogé par la police et placé en détention.
Les infanticides de fillettes fréquents en Inde
Les infanticides de filles sont fréquents en Inde, où elles sont considérées comme un fardeau financier dans les sociétés traditionelles. La dot qu'elles doivent apporter lorsqu'elles se marient peut engloutir les économies de toute une vie.
Selon une étude publiée en 2011, entre quatre et douze millions de filles ont ainsi été "éliminées" en Inde depuis le milieu des années 1980, tuées à la naissance ou victimes d'avortements sélectifs. Les Nations unies estiment à environ 500 000 chaque année le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) destinées à éviter la naissance d’une filles. Il naît ainsi 110 garçons pour 100 filles dans le pays, qui compte 37 millions de garçons de plus que de filles.