Un millier de religieux musulmans indiens ont lancé une fatwa condamnant les actions du groupe jihadiste Daesh. Ils dénoncent des actes "non-islamiques".
Le texte a été élaboré par Mohammed Mauzar Hasan Ashrafi Misbahi, leader religieux de Mumbai, et signé par des dirigeants de mosquées, d'institutions éducatives ou de groupes civiques.
Une fatwa est un avis juridique donné par un spécialiste de la loi islamique sur une question particulière. Ici, les religieux dénoncent des actes allant à l’encontre des principes de l’Islam.
"Les agissements de Daesh sont inhumains et non-islamiques. L'Islam n’autorise même pas le meurtre d’un animal. Ce que fait Daesh abîme l’image de l’Islam", a déploré Mohammed Misbahi.
La fatwa a également été envoyé aux leaders de cinquante autres pays musulmans. En Inde, le texte a déjà reçu le soutien de plusieurs personnalités religieuses importantes, comme le chef de la mosquée Jama Masjid à New Delhi.
Une grande communauté plus ou moins épargnée
Vendredi soir, après les prières, des discussions entre religieux et fidèles à propos de cette fatwa seront organisées afin d’expliquer le contenu du texte et l’importance de dénoncer les agissements "non-islamiques" du groupe terroriste.
Les religieux craignent surtout une propagation des idées de Daesh sur les réseaux sociaux, montrant ainsi aux jeunes une image erronée de l’Islam.
"Il n’y a aucun doute sur le fait que l’État Islamique abime l’image de l’Islam. L’Islam n’autorise pas le meurtre des gens au nom de la religion. Ce qu’ils font aux femmes … L’Islam nous apprend à respecter les femmes", déclarait Abdul Rehman Anjaria, président de la Cellule islamique de cyber défense.
Pour le moment, seuls 17 indiens ont rejoint les rangs de Daesh. Mais ces derniers mois, le gouvernement a réussi à empêcher le départ pour l'Irak ou la Syrie de deux douzaines de jeunes.
L’Inde abrite la troisième plus grande communauté musulmane du monde. Les musulmans indiens représentent 14% de la population totale du pays.