Ben Carson, l'un des favoris à l'investiture républicaine pour la présidentielle américaine, a créé la polémique en déclarant qu'il ne souhaitait pas voir un musulman accéder à la Maison Blanche.
Dans une interview à l'émission Meet the press sur NBC News, ce fervent chrétien a estimé que l'Islam n'était pas compatible avec la Constitution américaine. "Je ne serais pas favorable à ce que l'on confie les rênes du pays à un musulman, a-t-il déclaré. Je ne serais absolument pas d'accord avec cela".
Selon le candidat républicain, neurochurgien à la retraite, les croyances religieuses d'une personne souhaitant accéder à la fonction suprême doivent être prises en compte. "Si cela ne correspond pas aux valeurs et aux principes de l'Amérique, bien sûr que cela compte", a-t-il expliqué.
En s'exprimant ainsi, Ben Carson s'oppose de manière assez paradoxale à des principes inscrits dans la Constitution américaine, selon laquelle la religion d'une personne ne doit pas être prise en compte lorsqu'il s'agit de savoir si elle peut accéder à une fonction élective ou de nature publique.
L'Islam au coeur de la campagne américaine
Les déclarations du Républicain pourraient être une manière de marcher sur les plates-bandes de son principal adversaire, Donald Trump, qui avait lui-même fait polémique samedi à propos de l'Islam. Après qu'un membre d'un panel de téléspectateurs lui a posé une question en affirmant que Barack Obama était musulman, il avait volontairement omis de le corriger, et s'en était justifié par la suite sur Twitter.
If someone made a nasty or controversial statement about me to the president, do you really think he would come to my rescue? No chance!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 19 Septembre 2015
Et le sulfureux milliardaire en avait rajouté une couche un peu plus tard, pour prendre la défense des chrétiens, maltraités selon lui sous le mandat de Barack Obama.
Christians need support in our country (and around the world), their religious liberty is at stake! Obama has been horrible, I will be great
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 19 Septembre 2015
Ces polémiques, qui interviennent quelques jours après celle crée par l'arrestation d'un jeune collégien musulman pris à tort pour un terroriste, montre l'importance qu'ont pris les questions religieuses, et notamment celles liées à l'Islam, dans la campagne américaine.