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Daesh : un an d'horreurs

Un commando de l'Etat islamique.[Al-FurqanMedia/AFP]

Depuis la proclamation du califat, en juin 2014, ces jihadistes ont multiplié les actions barbares et n’ont cessé de progresser en Syrie et en Irak.

 

Un anniversaire fêté dans le sang. Trente-huit morts en Tunisie, vingt-six au Koweït… Les attentats commis vendredi, et officiellement ­revendiqués, peuvent être interprétés comme de macabres "célébrations" de la première année d’existence du califat de Daesh. Proclamé le 29 juin 2014, cet "Etat" islamique, à cheval sur l’Irak et la Syrie, marquait l’avènement du groupe jihadiste.

Depuis, l’organisation créée en 2006 n’a cessé d’étendre son emprise, aussi bien géographiquement que psychologiquement.

 

Une communication maîtrisée

En à peine un an, Daesh est devenu l’organisation terroriste la plus menaçante et la plus meurtrière au monde. Et ce, grâce à une propagande bien huilée. Le groupe jihadiste ne se contente pas de mener une guerre contre l’Occident, il la met en scène de façon hollywoodienne. Qu’il s’agisse de l’immo­lation du pilote jordanien Moaz al-Kassasbeh ou de la décapitation de vingt et un coptes égyptiens sur une plage libyenne, chaque acte est filmé de manière spectaculaire et diffusé sur Internet.

"La communication est une nouvelle arme aux mains des jihadistes, explique Karim Pakzad, chercheur à l’Iris et spécialiste de la région. On est loin des cassettes vidéo de Ben Laden dans sa montagne." Cette méthode cruelle, qui marque les esprits, a deux buts principaux. D’un côté, faire peur aux populations ennemies et à leurs ­dirigeants afin de s’installer comme la principale menace mondiale. D’un autre, attirer les profils les plus fragiles, avides de violence, afin de garnir les rangs des jihadistes ou d’œuvrer au nom de l’organisation à l’étranger.

 

Un territoire en expansion

Grâce à ces recrues venues de France, du Maghreb et même d’Australie, Daesh se renforce et gagne chaque jour du terrain. Aujourd’hui, l’organisation contrôle un territoire de 300 000 km2 et de 8 à 10 millions de personnes entre la Syrie et l’Irak (sans compter sa présence en Libye).

Et si les Occidentaux refusent de parler d’"Etat", ses dirigeants ont mis en place un gouvernement, qui prélève des taxes, possède un système judiciaire, et même une monnaie. Arrêter leur ­ascension paraît donc difficile. Si une ­coalition internationale s’est bien formée en août dernier, elle se contente de frappes aériennes, dont l’efficacité semble limitée. "Plus de soixante pays composent cette coalition, de fait la stratégie n’est pas cohérente", estime Karim Pakzad. Et c’est là une des forces de Daesh : profiter de la division de l’ennemi.

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