Le président burundais Pierre Nkurunziza, sorti vendredi victorieux d'une tentative de coup d'Etat, a remercié les forces de défense et de sécurité pour leur "efficacité" et leur "rapidité" à "stopper" le putsch et annoncé la réouverture des frontières du pays.
"A l'occasion de ce jour mémorable, nous voulons remercier du fond du coeur les corps de défenses et de sécurité pour l'efficacité et la rapidité dont ils ont fait preuve pour stopper le projet macabre de détruire les institutions démocratiquement élues", a-t-il dit dans un discours publié sur le site de la présidence en kirundi, la langue nationale, et qui devait aussi être diffusé sur la radio et télévision nationale.
"Nous annonçons à la population et la communauté internationale que toutes les frontières du pays sont ouvertes et sont sous bonne garde et que la vie est redevenue normale", a-t-il ajouté. Le chef de l'Etat a aussi établi un lien entre le groupe de putschistes et les "soulèvements en cours", une référence aux manifestations d'opposants à sa candidature à un troisième mandat présidentiel qui ont immédiatement repris après l'échec du putsch.
"Il est évident que les soulèvements en cours sont liés au groupe qui voulait renverser les institutions", a-t-il poursuivi, demandant "avec force que le soulèvement soit arrêté immédiatement et que ceux qui ont des doléances à présenter passent par la voie du dialogue et de la concertation et non par la voie de la violence". La tentative de coup d'Etat lancée mercredi par le général Godefroid Niyombare s'est soldée vendredi par un échec, la reddition de certains des meneurs et la fuite d'autres.
Dès vendredi matin, les manifestations d'opposition à un troisième mandat du président Nkurunziza, qui avaient été interrompues au lancement de la tentative de putsch mais dont Bujumbura avait été presque quotidiennement le théâtre depuis la désignation du chef de l'Etat comme le candidat du parti au pouvoir Cndd-FDD au scrutin du 26 juin, ont repris dans la capitale. Ces manifestations ont dès le début été interdites par le gouvernement burundais, qui assimile les protestataires à des "terroristes".