Le chef de l'armée nigériane a estimé jeudi que la guerre contre Boko Haram est "presque terminée" lors d'une brève visite dans la ville de Baga, localité du nord-est du Nigeria, sur le lac Tchad, reprise samedi aux islamistes.
Le général Kenneth Minimah, arrivé par hélicoptère, est resté 30 minutes dans Baga, plaque tournante locale de la pêche en raison de sa localisation sur une presqu'île du lac, a constaté un journaliste de l'AFP l'accompagnant.
"La guerre est presque terminée. Nous allons libérer Dikwa, Bama, Gwoza, Marte et d'autres localités dans quelques jours", a affirmé le général devant les soldats occupant Baga.
Le massacre le plus important depuis six ans
Les combattants de Boko Haram avaient pris Baga le 3 janvier, tuant des centaines (voire des milliers, les bilans divergent) de civils, un massacre considéré comme le plus important commis par les insurgés depuis six ans, qui avait soulevé une réprobation internationale.
Samedi, l'armée avait annoncé avoir repris la ville après deux jours de combat en tuant "un grand nombre de terroristes".
Les élections présidentielles sous tensions
L'armée a ensuite diffusé des dizaines de photos montrant nombre de véhicules, d'armes et de munitions de Boko Haram détruits dans les combats.
La prise de Baga fait partie de la contre-offensive menée par le Nigeria et les pays voisins (Tchad, Cameroun et Niger) contre Boko Haram pour sécuriser et stabiliser la région, alors que doivent se tenir prochainement des élections présidentielle et législatives au Nigeria. Initialement prévues le 14 février, elles ont été reportées au 28 mars, officiellement pour des raisons sécuritaires.
Réduire Boko Haram avant les élections
Les troupes tchadiennes ont repris récemment aux islamistes plusieurs localités comme Gamboru et Dikwa, proches de la frontière camerounaise.
Le général Minimah a estimé le délai de six semaines avant les élections "réalisable" pour réduire Boko Haram. Mais, a-t-il ajouté, "six semaines ne signifient pas que tout sera atteint, car il s'agit d'une guerre".
Une solution purement militaire ne suffit pas
Les observateurs répètent depuis des années qu'une solution purement militaire est incapable de régler la crise Boko Haram.
Depuis 2009, l'insurrection de Boko Haram et sa répression par les forces nigérianes ont fait plus de 13.000 morts et 1,5 million de déplacés au Nigeria, essentiellement dans le nord-est du pays où le groupe extrémiste contrôle des pans entiers de territoire.