Un adolescent kurde, originaire de la banlieue parisienne, n’a plus donné de nouvelles à ses parents depuis la fin du mois de septembre. Avant sa disparition, le jeune homme avait annoncé vouloir combattre la mouvance jihadiste en Irak et en Syrie. Les renseignements français ont ouvert une enquête.
La DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure) a ouvert une enquête après la disparition soudaine d’un adolescent kurde de 17 ans né en Turquie et vivant à Limay (Yvelines) avec ses parents.
Le jeune homme est soupçonné de s’être rendu en Turquie, accompagné d’un ami kurde de 18 ans, pour rejoindre les rangs des combattants kurdes qui s’efforcent de freiner la progression de l’Etat Islamique (EI) en Syrie et en Irak.
Une haine des jihadistes
Déscolarisé depuis deux ans, l’adolescent avait récemment faire parvenir un SMS à l’un de ses proches, lui indiquant qu’il ne serait désormais plus joignable. Peu avant sa disparition, il avait fait part, selon son entourage, de sa haine des jihadistes.
Par ailleurs, il avait aussi évoqué un possible départ pour la Turquie où la porosité de la frontière turco-syrienne permet aux combattants de se rendre facilement en Syrie.
Démarche purement personnelle ou découverte d’un réseau de recrutement de combattants "anti-jihad" ? Pour l’heure, aucune hypothèse n’est écartée par les enquêteurs du service de renseignement français.
Néanmoins, le portable de l’adolescent aurait été localisé rue d’Enghien (10e arrondissement de Paris), où se situe le centre culturel kurde Ahmet-Kaya, association culturelle soupçonnée par le passé d’entretenir des liens avec l'organisation armée du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Kobané au cœur des combats
Depuis le 16 septembre, l’EI mène une vaste offensive pour s’emparer de la ville syrienne de Kobané (nord du pays, Kurdistan syrien). Les combats auraient fait plus de 400 morts.
"Au moins 20 civils, 219 jihadistes de l'EI et 173 combattants kurdes et leurs alliés ont été tués" a confirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un large réseau d'informateurs, de sources médicales et de militants en Syrie.
En passant lundi par l’est de la ville, EI est parvenu à entrer dans Kobané pour la première fois depuis le début des combats.