L'accord de cessez-le-feu entre Kiev et les rebelles prorusses en Ukraine est une mesure "diplomatique" qui peut être interprétée à son avantage par les deux parties et risque de se révéler difficile à appliquer, estime lundi la presse russe.
Le "protocole" de cessez-le-feu signé vendredi à Minsk par Kiev et les rebelles "est un nouveau chef-d'oeuvre diplomatique", écrit le quotidien économique Vedomosti.
"C'est un document avantageux pour toutes les parties du conflit car il n'oblige personne à rien", poursuit le journal, réputé indépendant. Ce texte "peut être interprété par chaque partie à son profit tout en leur permettant (...) de garder la face aussi bien devant l'étranger que devant les forces radicales intérieures", selon le quotidien.
Plusieurs points du "protocole sont particulièrement contestables", et donc difficiles à réaliser, note le quotidien Kommersant. Pour lui, le retrait "des groupes armés illégaux, des armes lourdes et de tous les combattants et mercenaires du territoire ukrainien signifie pour les chefs (rebelles, ndlr) une capitulation".
Le quotidien populaire russe Moskovski Komsomolets dénonce ce protocole qui stipule, selon lui, "une capitulation" des rebelles prorusses.
"Généralement les vaincus signent ce type de document. En l'occurence, c'est le gagnant qui capitule", résume le journal populaire.
La presse russe s'interroge également sur le "statut spécial" évoqué par l'accord de Minsk pour les régions russophones de Donetsk et Lougansk.
L'absence de détails sur ce "statut spécial compliquera l'élaboration du traité définitif", estime ainsi le quotidien gouvernemental Rossiïskaïa Gazeta.
Et le quotidien indépendant Novye Izvestia dénonce "l'absence des signatures des présidents russe et ukrainien" sur le texte, ce qui met en doute "la perspective de sa réalisation".