Les Nations unies ont nommé mercredi l'ex-président finlandais et Nobel de la paix Martti Ahtisaari pour enquêter sur les crimes qu'auraient commis l'armée sri-lankaise et la guérilla tamoule pendant le conflit entre 2002 et 2009.
Président de la Finlande de 1994 à 2000, Martti Ahtisaari a reçu en 2008 le prix Nobel de la paix, en récompense de ses efforts en faveur de la résolution des conflits et de ses talents de médiateur, notamment en Indonésie, en Namibie, en Irlande du Nord et dans les Balkans.
En 2009, il a par ailleurs rejoint le groupe des "Elders" (sages), qui compte des personnalités internationales oeuvrant pour le règlement des conflits dans le monde.
Deux autres experts -- la Néo-Zélandaise Silvia Cartwright, ex-gouverneur général de son pays et juge du tribunal chargé de juger d'anciens responsables Khmers rouges, et l'avocate et militante des droits de l'homme pakistanaise Asma Jahangir -- participeront également à cette enquête.
"Une fois de plus j'encourage le gouvernement et le peuple du Sri Lanka à coopérer pleinement", a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, citée dans un communiqué.
Le 27 mars dernier, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté une résolution, soutenue par les Etats-Unis et l'Union européenne, permettant "d'entreprendre une enquête exhaustive sur les allégations d'abus et de violations des droits de l'homme (...) commis par les deux parties au Sri Lanka pendant la période couverte par la Commission sur les leçons apprises et la réconciliation", soit entre 2002 et 2009.
Le Sri Lanka refuse de collaborer à cette enquête, a répété à plusieurs reprises Colombo.
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Malgré tout, les premiers résultats de l'enquête de l'ONU devront être publiées lors de la 27e session du Conseil (8 au 26 septembre). Un rapport plus complet devrait être présenté en mars 2015.
Le conflit entre la guérilla tamoule et l'armée a duré de 1972 à 2009 et a fait, selon des estimations de l'ONU, environ 100.000 morts au total.
En 2011, des experts de l'ONU ont accusé Colombo d'avoir causé des "dizaines de milliers de morts" lors de l'offensive finale de l'armée contre les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), eux aussi accusés de violations des droits de l'homme.