Des milliers d'Haïtiens ont manifesté sans incidents notables jeudi dans les rues de Port-au-Prince pour exiger la tenue d'élections et la démission du président Michel Martelly.
Les manifestants ont appelé les Etats-Unis, la France et le Canada à "aider les Haïtiens à se débarrasser des dirigeants au pouvoir".
Des leaders de l'opposition ont défilé à la tête du cortège dans plusieurs rues de la capitale avant d'être dispersés par la police, qui a fait usage de gaz lacrymogène.
"Nous voulons des élections, mais nous exigeons d'abord le départ du président Martelly et du Premier ministre Laurent Lamothe. Le peuple ne fait pas confiance à ces dirigeants pour organiser des élections honnêtes", a déclaré Turneb Delpé, un ancien sénateur.
Des élections législatives pour renouveler la chambre, une centaine de députés, 20 sénateurs et des municipalités sont prévues d'ici la fin de l'année en Haïti, mais les partis politiques sont divisés sur la composition de l'organisme électoral, jugé inféodé au pouvoir.
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Un dialogue mis en place par la Conférence épiscopale d'Haïti sous la direction du premier cardinal haïtien de l'histoire, Chibly Langlois, avait débouché sur un accord prévoyant le premier tour des élections le 26 octobre.
Cependant, l'accord est rejeté par les principaux partis de l'opposition.
Face à la crise politique engendrée par cette situation, le président Martelly et une quinzaine de sénateurs se sont rencontrés pendant deux jours, mais ils n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur le choix de nouvelles personnalités devant faire partie du Conseil électoral.
Des organisations de la société civile haïtienne ont souhaité que le Conseil électoral provisoire (CEP) soit "équilibré et formé de personnalités qui inspirent confiance" à tous les secteurs.