Le ministère espagnol de l'Intérieur a annoncé vendredi le démantèlement, avec l'arrestation de six personnes, dans l'enclave de Melilla au nord du Maroc d'une cellule chargée de recruter des combattants jihadistes, puis de les envoyer au Mali et en Libye.
Jugée "très importante" par le numéro deux du gouvernement, Mme Soraya Saenz de Santamaria, l'opération a donné lieu à huit perquisitions.
"Aujourd’hui a été démantelé un réseau de recrutement avec des ramifications dans de nombreux pays : Maroc, Belgique, France, Tunisie, Turquie Libye, Mali, Indonésie et Syrie", a affirmé le secrétaire d'Etat à la Sécurité, Francisco Martinez.
"Il ne s'agit donc pas seulement d'une bonne nouvelle pour l'Espagne", a-t-il ajouté en clôture d'une conférence sur le terrorisme international organisée à Grenade, dans le sud de ce pays, par Interpol.
Le réseau "avait envoyé au moins 26 jihadistes, 24 Marocains et deux Espagnols, vers les groupes terroristes d'Al-Qaïda au Sahel, concrètement vers le groupe terroriste Mujao", un des groupes islamistes armés alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a expliqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
Le Mujao est le groupe qui avait revendiqué le rapt du Français Gilberto Rodrigues Leal en novembre 2012, avant d'annoncer sa mort le 22 avril dernier.
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"Parmi les personnes arrêtées se trouverait le premier jihadiste espagnol revenu du conflit au Mali après être passé par les camps d'entraînement du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao)", a poursuivi le ministère.
Les six détenus résidaient tous à Melilla.
"Le réseau démantelé avait ouvert une importante voie de soutien à Melilla et à Nador (au Maroc), où un groupe de personnes était chargé des tâches de recrutement, d'endoctrinement, de financement en plus de fournir les moyens nécessaires au transport des jihadistes vers les destinations" définies, selon le ministère.
"Ce groupe de soutien avait en partie été démantelé au Maroc fin 2012, avec l'arrestation de 29 de ses membres", a-t-il précisé.
Pour l'Espagne, c'est la deuxième opération de ce genre en quelques mois : le 14 mars dernier, les polices espagnole et marocaine avaient démantelé en Espagne et au Maroc, et notamment à Melilla, une cellule qui envoyait des combattants en Syrie, au Mali et en Libye. Sept personnes avaient été arrêtées, dont deux Français.
Le ministre espagnol de l'Intérieur Jorge Fernandez Diaz avait prévenu en mars, à l'occasion des commémorations des attentats islamistes du 11 mars 2004 à Madrid, que l'Espagne faisait "partie des objectifs stratégiques du jihad mondial".
Depuis 2004, avait-il alors indiqué, 472 jihadistes ont été arrêtés en Espagne, alors que 105 l'avaient été avant cette année-là.