Le naufragé du Pacifique Jose Salvador Alvarenga a été autorisé par les médecins à quitter lundi soir les îles Marshall pour rentrer dans son pays natal, le Salvador, a-t-on appris auprès d'une source proche du dossier.
Le pêcheur, qui dit avoir dérivé en mer pendant 13 mois à bord d'une petite embarcation de pêche, avant d'être récupéré aux îles Marshall il y a une douzaine de jours, devrait embarquer à bord d'un avion pour Hawaï (Etats-Unis), d'où il rejoindra le Salvador et sa famille qui le tenait pour mort depuis longtemps.
Les autorités ont empêché les médias de contacter l'homme, épuisé par son aventure. Peu après avoir été récupéré par des habitants de l'atoll isolé d'Ebon, il avait donné une série d'entretiens aux représentants de la presse étrangère, fascinée par son épopée, qui soulève cependant quelques doutes au sein de la communauté scientifique.
ci-dessus
Les médecins, qui avaient interdit au pêcheur de 37 ans de prendre l'avion en raison d'une déshydratation aiguë, ont donné leur feu vert à son départ, a indiqué lundi à l'AFP une source proche du dossier.
Depuis son transfert dans la capitale des îles Marshall, Majuro, Jose Salvador Alvarenga a été hospitalisé à plusieurs reprises, pour déshydratation mais aussi pour plusieurs maux liés à son régime alimentaire des derniers mois.
L'homme affirme avoir dérivé sur 12.500 km après une panne de moteur sur sa petite embarcation et survécu en se nourrissant de viande et de poisson cru et en buvant son urine ou du sang de tortue. Son compagnon d'infortune est décédé.
En relative bonne forme physique lorsqu'il a été retrouvé, le pêcheur souffre depuis quelques jours d'articulations gonflées, de violents maux de dos et de léthargie.
ci-dessus
Franklyn House, médecin américain retraité travaillant avec une ONG aux îles Marshall, a parlé plusieurs fois avec le pêcheur ces derniers jours et estime qu'Alvarenga souffre du syndrome de stress post-traumatique, en raison de son changement de comportement au cours de la semaine.
José Salvador Alvarenga vivait illégalement au Mexique avant son aventure.
Le récit du pêcheur a suscité des commentaires dubitatifs de spécialistes de la survie en milieu extrême qui jugent improbable -- mais pas impossible -- de sortir sain et sauf d'un tel périple en mer, sans eau potable ni médicaments.