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Namibie : 33 morts dans le crash d'un avion mozambicain

Un avion [Saul Loeb / AFP/Archives] Un avion [Saul Loeb / AFP/Archives]

Un avion de la compagnie mozambicaine LAM à destination de l'Angola a été retrouvé carbonisé samedi en Namibie et aucune des 33 personnes à bord n'a survécu à cet accident, le plus grave dans l'histoire de l'aviation civile mozambicaine.

"Mon équipe sur le terrain a trouvé la carcasse. Pas de survivant. L'avion est totalement carbonisé", a déclaré samedi à l'AFP un coordonnateur de la police régionale namibienne Willie Bampton, après des recherches dans le nord-est du pays.

"D'après les contacts établis avec le gouvernement namibien, nous avons reçu l'information que l'avion s'est écrasé et qu'il n'y a pas de survivants", a confirmé à Maputo le ministre mozambicain des Transports Gabriel Muthisse rompant 24 heures de silence depuis l'accident, survenu vendredi.

Un deuil national sera déclaré, a-t-il annoncé lors d'un point-presse tenu après une longue réunion de crise au palais présidentiel, en exprimant "au nom du gouvernement ses condoléances aux familles pour cet événement douloureux".

Le vol TM 470 avait décollé vendredi matin à 09H26 GMT de Maputo à destination de la capitale angolaise Luanda avec 27 passagers à bord: dix Mozambicains, neuf Angolais, cinq Portugais, un Français, un Brésilien et un Chinois, selon un communiqué de la LAM.

"La seule chose que l'on sache est que l'appareil est le plus récent acheté par la LAM", a souligné le ministre mozambicain, annonçant "une commission d'enquête pour travailler avec la commission internationale en route pour la Namibie".

L'appareil, un Embraer brésilien E190 avec une centaine de sièges, donc au deux tiers vide, était équipé de moteurs de fabrication américaine, selon le directeur des enquêtes accident du ministère namibien des Transports, le capitaine Ericksson Nengola.

Il "avait été livré en novembre 2012", a précisé Embraer "dans un communiqué.

Un dernier contact avec l'avion avait été établi vers 11h30 GMT vendredi, alors que l'avion survolait le nord de la Namibie près de la frontière avec le Botswana où des pluies torrentielles se sont abattues.

La police namibienne a envoyé ses sauveteurs après avoir été alertée par des collègues du Botswana qui "avaient vu de la fumée dans l'air, pensant que le crash s'était produit dans leur pays", a raconté M. Bampton.

Les policiers namibiens, dont les recherches ont été ralenties par la pluie et la végétation inextricable de brousse dans cette zone sans véritables routes, ont aussi été guidés par le bruit d'explosions entendues par des villageois.

Ils étaient toujours sur place samedi après-midi pour tenter de retrouver les boîtes noires parmi les débris de l'appareil "totalement détruit", selon M. Nengola. Les autorités namibiennes vont diriger l'enquête avec l'aide d'experts américains.

"Nous ne savons pas ce qui a causé l'accident. C'est une enquête énorme et le pire accident depuis l'indépendance de la Namibie en 1990, je ne sais pas combien de temps cela prendra, peut-être des mois", a-t-il ajouté.

Vendredi soir, la LAM estimait que l'avion avait peut-être fait un atterrissage forcé, une version que des proches des victimes n'ont pas crue, très en colère d'être privés d'information.

Selon un technicien de l'aéroport de Maputo, qui a requis l'anonymat, l'avion aurait été pris dans le mauvais temps.

Cet accident est le plus grave dans l'histoire du Mozambique depuis le mystérieux crash de l'avion du président Samora Machel en 1986 en Afrique du Sud, qui était probablement un attentat lié aux hostilités de l'époque avec le régime raciste blanc de l'apartheid. Il y avait eu 35 morts.

L'Union européenne a interdit de vol la compagnie LAM dans son espace aérien en 2011. Une mesure justifiée par les lacunes de la sécurité civile aérienne mozambicaine plus que par le bilan de la compagnie nationale.

A Lisbonne, le ministère portugais des Affaires étrangères a précisé que le passager listé comme Brésilien était en réalité Luso-Brésilien.

 

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