Les émissaires internationaux qui tentent en Egypte une médiation pour éviter un affrontement entre les forces de l'ordre et les manifestants islamistes réclamant le retour du président destitué Mohamed Morsi ont échoué, a annoncé mercredi la présidence.
Le gouvernement intérimaire, mis en place par l'armée qui a déposé il y a un mois le premier président égyptien élu démocratiquement, "rend responsable les Frères musulmans de l'échec de ces efforts", lit-on dans un communiqué de la présidence.
L'influente confrérie islamiste de M. Morsi organise depuis plus d'un mois deux sit-in au Caire que les forces de l'ordre menacent de disperser par la force. Après plus de 250 morts en un mois --essentiellement des islamistes-- dans des affrontements entre pro et anti-Morsi et entre forces de l'ordre et pro-Morsi, la communauté internationale redoute un bain de sang si la police tente de disperser les sit-in.
"La phase des efforts diplomatiques a pris fin aujourd'hui", insiste la présidence qui "rend les Frères musulmans complètement responsables des conséquences à venir de leurs violations des lois et de leur mise en danger de la sécurité publique".
Les Etats-Unis et l'Union européenne, mais aussi l'Union africaine, le Qatar et les Emirats arabes unis, ont dépêché au Caire depuis une semaine des ministres et des représentants pour tenter d'amener les autorités à la retenue et de convaincre les islamistes de se disperser.
Le secrétaire d'Etat américain adjoint William Burns, qui avait prolongé de plusieurs jours une visite surprise au Caire, a quitté l'Egypte mercredi matin, ont indiqué à l'AFP des sources aéroportuaires sous couvert de l'anonymat. Le représentant de l'Union européenne Bernardino Leon était, lui, toujours au Caire à la mi-journée.