La Chine a interdit la construction de nouveaux bâtiments gouvernementaux pendant cinq ans en réaction à la colère de l'opinion publique face à l'extravagance des bâtiments officiels, ont annoncé mardi les médias officiels chinois.
Cette initiative fait partie de la campagne de propagagande du nouveau président Xi Jinping, visant à montrer que le Parti communiste au pouvoir traque la corruption et le gaspillage des deniers publics.
L'interdiction, ratifiée par le gouvernement chinois, concerne également des infrastructures coûteuses comme les centres de formation ou les hôtels, indique l'agence Chine nouvelle.
Des reportages ont été diffusés sur des bâtiments officiels extravagants incluant un bureau d'une superficie supérieure à celle du Pentagone à Washington et destiné à abriter des services du gouvernement local de la province d'Anhui parmi les plus pauvres du pays, ainsi qu'un bâtiment gouvernemental dans la province centrale de Jiangxi doté d'une horloge mécanique de 45 millions de dollars. Cela avait provoqué la colère des internautes ces dernières années.
En plus d'êre liées à des manipulations de la part de représentants gouvernementaux, ces constructions sont perçues comme un signe de la volonté du parti au pouvoir de relancer la croissance par le bâtiment ce qui, de l'avis des économistes, n'est pas durable.
Le gouvernement affirme, lui, qu'il espère réduire la part de la croissance économique générée par l'investissement et relancer la part générée par la consommation.
Les responsables auront toujours la possibilité de dépenser leurs crédits en restaurant les bâtiments existants, a précisé Chine nouvelle.
Les grandes lignes de ce moratoire dans le bâtiment avaient été annoncées pour la première fois par le Premier ministre Li Kegiang en mars dernier.
Le président Xi s'est engagé à lutter contre la corruption à tous les niveaux, affirmant qu'elle menaçait l'avenir du Parti communiste. Un certain nombre de responsables de niveau subalterne et intermédiaire ont fait l'objet d'enquêtes pour corruption depuis son arrivée aux affaires en novembre dernier.
Selon les analystes il sera difficile de faire le ménage sans des réformes telles que la levée des restrictions sur la liberté d'enquête de la presse ou la garantie de l'indépendance de la justice.