L’Allemagne a proposé à Kiev d'accueillir l'ex-Premier ministre ukrainien, Ioulia Timochenko, incarcérée et actuellement hospitalisée en Ukraine, pour la soigner, a annoncé vendredi le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle.
"J'ai ouvertement dit au président (ukrainien Viktor Ianoukovitch, ndlr) que nous suivions avec attention le cas de Mme Timochenko, et j'ai souligné que la proposition allemande concernant son traitement à Berlin restait en vigueur", a-t-il déclaré, après avoir rencontré le président ukrainien.
"Nous allons continuer à travailler pour trouver une solution. Le temps montrera si c'est possible. Mais l'important c'est que nous travaillons à cela et continuerons à le faire", a-t-il ajouté.
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Le ministre allemand a ajouté avoir évoqué la question de la signature d'un accord d'association avec l'UE et indiqué que l'Ukraine devait encore "surmonter des obstacles".
"Tout semblant de justice sélective doit être effacé", a déclaré M. Westerwelle.
Incarcérée depuis août 2011, Mme Timochenko a été condamnée deux mois plus tard à sept ans de prison pour abus de pouvoir. Elle est actuellement jugée pour une affaire de fraude fiscale et a été par ailleurs inculpée de complicité d'assassinat d'un député en 1996, toutes accusations qu'elle nie.
En mai 2012, elle a été transférée à l'hôpital public de Kharkiv depuis sa prison car elle souffrait de hernies discales.
Cette semaine, sa fille Evguenia a annoncé que la santé de Ioulia Timochenko se détériorait, affirmant notamment qu'elle ne pouvait se déplacer sans aide et n'était pas même en mesure de mettre ses chaussures.
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Peu après, un des alliés de l'ex-Premier ministre, l'opposant Arseni Iatseniouk, a déclaré que les autorités ukrainiennes envisageaient son transfert dans un hôpital à l'étranger.
L’Allemagne avait déjà proposé l'an dernier d'accueillir l'égérie de la Révolution orange de 2004 pour la soigner, mais le pouvoir ukrainien avait argué que la loi ne prévoyait pas cette possibilité pour les personnes détenues en Ukraine.
Une équipe allemande s'est par ailleurs déjà rendue en Ukraine pour participer à la prise en charge médicale de l'opposante.
Celle-ci dénonce une vengeance politique de son ancien rival, l'actuel président Ianoukovitch.
Les poursuites à son encontre ont provoqué une grave crise entre l'Ukraine et l'Union européenne qui a vu des motivations politiques dans ces affaires judiciaires et demande la libération de l'opposante.