Les adolescents et l'adulte accusés d'avoir battu à mort un arbitre de touche à l'issue d'une rencontre de football amateur aux Pays-Bas vont être fixés sur leur sort ce lundi, plus de six mois après des faits ayant profondément choqué un pays où le football rassemble chaque weekend des centaines de milliers de personnes.
L'arbitre de touche Richard Nieuwenhuizen, 41 ans, avait été agressé le 2 décembre à l'issue du coup de sifflet final d'une rencontre de jeunes s'étant soldée sur le score de 2-2.
Il avait notamment été frappé au visage et au cou par des joueurs de l'équipe visiteuse alors qu'il était au sol. Quelques heures après l'agression, l'homme avait été pris d'un malaise et emmené à l'hôpital où il était finalement décédé le lendemain.
La juge Anja van Holten prononcera le jugement à partir de 13H15 (11H15 GMT) lors d'une audience au tribunal de Lelystad (centre) contre sept adolescents âgés de 15 à 17 ans à l'époque des faits et contre un homme de 51 ans, père d'un des adolescents. A l'ouverture du procès, le 29 mai, les suspects s'étaient accusés mutuellement d'avoir frappé l'arbitre de touche.
Certains s'étaient retranchés derrière leur droit au silence, notamment lorsque des photos de l'incident furent montrées ou que la juge fit remarquer à l'un d'eux que des traces de l'ADN de l'arbitre de touche avaient été retrouvées sur ses chaussures.
Les adolescents avaient en outre accusé M. Nieuwenhuizen d'avoir arbitré en faveur de l'équipe qui jouait à domicile, celle de son fils. Dans le football amateur aux Pays-Bas, l'arbitre et ses assistants sont en effet fournis par le club qui joue à domicile. Il est donc fréquent que des parents arbitrent leurs propres enfants. Un autre jeune a affirmé que Richard Nieuwenhuizen avait insulté son équipe après le match et que des membres de l'équipe adverse les avaient provoqués.
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Le parquet a requis une peine de 6 ans de prison contre l'adulte. Des peines de deux ans dans des centres de détention pour jeunes, dont six mois avec sursis, ont été requises contre cinq adolescents de 16 et 17 ans, et une peine d'un an, dont deux mois avec sursis, a été requise contre un adolescent de 15 ans.
Le parquet a en outre requis une peine de 30 jours, dont 13 avec sursis, contre un septième adolescent, qu'il accuse uniquement de violences dans un lieu public pour avoir frappé un joueur de l'équipe adverse.
Quatre experts, dont deux de l'Institut médico-légal néerlandais (NFI), s'étaient exprimés sur les causes du décès qui, pour trois d'entre eux, est une conséquence des coups reçus. Un autre légiste avait en revanche estimé que la mort pourrait être liée à la rupture d'une artère, provenant d'une "anomalie génétique".
La mort de l'arbitre assistant avait provoqué de vives réactions aux Pays-Bas, qui compte 1,2 million d'affiliés sur une population de près de 17 millions d'habitants. Toutes les rencontres de football amateur prévues le weekend ayant suivi sa mort avaient été annulées.
Une minute de silence avait en outre été observée lors du premier match de la Coupe du Monde des clubs, organisée en décembre au Japon.
Cinq des sept adolescents et l'adulte de 51 ans sont en détention. Deux des adolescents, dont le plus jeune, âgé de 15 ans, sont en liberté. Ils encourent des peines de 1 à 2 ans dans des institutions pour jeunes tandis que l'adulte encourt, lui, une peine de 15 ans de prison.