Les États-Unis sont sur le point de conclure une vente d'armes à Oman estimée à 2,1 milliards de dollars, portant sur la livraison d'un système de défense aérien, ont indiqué mardi des responsables américains.
L'un des objectifs principaux du voyage du secrétaire d'État américain John Kerry à Mascate est d'approuver la lettre d'intention signée entre Oman et l'industriel américain Raytheon avant la finalisation du contrat, ont-ils précisé à la presse à bord de l'avion transportant M. Kerry pour sa nouvelle tournée au Proche-Orient.
"En janvier les Omanais ont décidé d'acheter un système de défense sol-air fabriqué par Raytheon... ce pour quoi le secrétaire (d'État) faisait campagne lorsqu'il était au Sénat", a indiqué un haut responsable du département d'État.
M. Kerry avait fermement soutenu la candidature de cette société du Massachusetts, l'État dont il était un élu avant de devenir le nouveau chef de la diplomatie le 1er janvier.
"L'un des objectifs est de faire avancer les intérêts commerciaux américains, de démontrer à Oman que ceux-ci sont importants pour cette administration", a ajouté le responsable.
La lettre d'intention doit être signée mercredi, après des négociations mardi entre John Kerry et le sultan Qabous à Mascate, où le secrétaire d'Etat est arrivé mardi en milieu de journée.
Les dernières modalités de l'accord doivent encore être définies, mais des diplomates ont affirmé que le montant du contrat s'élèverait à quelque 2,1 milliards de dollars.
"Cela intègrera davantage encore les systèmes de défense du Golfe, ce sur quoi nous travaillons depuis quelque temps au sein du CCG" (Conseil de coopération du Golfe), a expliqué le responsable, avant de préciser: "Il y a des systèmes similaires dans d'autres endroits du Golfe".
"Oman a aussi récemment reçu une seconde tranche de F-16 (avion de chasse américain) donc c'est une manière de poursuivre notre relation dans le secteur de la défense et cela aura des avantages en termes d'interopérabilité", selon le responsable.
Selon les responsables américains, le contrat pour l'achat de 12 F-16 a été conclu en 2011 et la livraison est prévue en 2014.
John Kerry doit aussi discuter de la guerre en Syrie avec son allié stratégique dans le Golfe, qui entretient une relation privilégiée avec l'Iran.
"Oman n'est pas un acteur clé en Syrie, mais c'est un acteur important dans le Golfe et il est bon d'écouter le point de vue du sultan sur la situation dans la région", a indiqué le responsable du département d'État.
Il a cependant souligné que Washington ne cherchait pas à profiter des liens du sultanat d'Oman avec l'Iran.
"Il est vrai qu'Oman maintient une relation quasi-unique avec l'Iran, ce qui n'est pas surprenant compte tenu de la géographie", a dit le responsable. "Mais ce voyage n'est pas axé sur l'Iran", a-t-il ajouté.
Le secrétaire d'État est attendu mercredi à Amman pour discuter d'une "solution politique négociée à la crise en Syrie", selon le département d'État.
La Jordanie accueillera ce même jour une nouvelle réunion du groupe des "Amis de la Syrie" qui devra discuter de l'organisation d'une conférence internationale baptisée "Genève 2" en juin visant à parvenir à un règlement politique.
M. Kerry sera ensuite jeudi et vendredi à Jérusalem et à Ramallah (Cisjordanie) dans le cadre de ses efforts pour relancer le processus de paix.