Le président américain Barack Obama recevait mardi sa nouvelle homologue sud-coréenne Park Geun-Hye, la Corée du Nord devant constituer le morceau de choix de leurs entretiens au moment où les tensions semblent toutefois retomber dans la péninsule.
Accueillie par une garde d'honneur à son arrivée peu après 11H15 (15H15 GMT) à la Maison Blanche, Mme Park a ensuite retrouvé M. Obama dans le Bureau ovale, a constaté un photographe de l'AFP. Dans la foulée, les deux dirigeants devaient partager un déjeuner de travail et participer à une conférence de presse.
Il s'agit de la première visite à Washington de Mme Park depuis qu'elle a pris ses fonctions fin février à la tête de l'un des principaux alliés des Etats-Unis en Asie du sud-est.
Mme Park, 61 ans, fille de Park Chung-Hee, homme fort de la Corée du Sud de 1961 à 1979, a été confrontée dès son arrivée au pouvoir à une crise avec le régime stalinien de Pyongyang, qui a multiplié les manifestations d'hostilité vis-à-vis de Séoul et Washington ces derniers mois.
ci-dessus
A l'origine de ces développements, le tir d'une fusée nord-coréenne en décembre et un 3e essai nucléaire à la mi-février. La communauté internationale y a répliqué par de nouvelles sanctions, entraînant la colère du régime du jeune Kim Jong-Un, qui a succédé à son père Kim Jong-Il décédé fin 2011.
Cet épisode, qui a vu Pyongyang rompre peu à peu ses rares liens avec le Sud, a culminé avec la mise en batterie de deux missiles à longue portée "Musudan" sur la côte orientale de la Corée du Nord.
En réaction, le Japon et la Corée du Sud ont accru leur défense antimissiles tandis que les Etats-Unis déployaient deux destroyers équipés d'armes antimissiles et de puissants radars.
Mais un responsable de la défense américaine a assuré lundi soir sous couvert d'anonymat que les "Musudan", d'une portée théorique de plus de 5.500 km et donc potentiellement capables d'atteindre au moins l'Etat américain de Hawaï (Pacifique), avaient "été retirés" de leur site de lancement.
"Pause dans les provocations"
Les avis divergent entre experts sur la véritable portée des "Musudan". En revanche, selon le Pentagone, la Corée du Nord dispose de plusieurs centaines de missiles de moyenne portée, capables d'atteindre le Japon et la Corée du Sud. Mais l'administration Obama estime que les Nord-Coréens n'ont pas encore prouvé qu'ils maîtrisaient la technologie permettant d'équiper leurs missiles de têtes nucléaires.
ci-dessus
Alors que la rhétorique guerrière de Pyongyang semble s'être calmée ces derniers jours, le porte-parole du Pentagone George Little a estimé lundi que la "pause dans les provocations" de Pyongyang constituait un développement positif.
Toutefois, le principal conseiller de M. Obama pour l'Asie du sud-est, Danny Russel, a remarqué lundi soir qu'il était "prématuré de déterminer si le cycle des provocations nord-coréennes est en phase ascendante, descendante ou zigzagante".
"Nombreux sont les experts qui s'attendent à ce que ce cycle (...) culmine dans une sorte de grand feu d'artifice, et personne ne peut l'exclure", a-t-il prévenu.
Du reste, l'armée nord-coréenne a encore menacé Séoul mardi de représailles immédiates si "un seul obus" tombait dans ses eaux lors des manoeuvres militaires conjointes américano-sud-coréennes en cours, en évoquant une "mer de flammes" qui entourerait alors les îles sud-coréennes frontalières.
Autre développement, la banque d'Etat chinoise Bank of China (BOC) a clôturé un compte nord-coréen, qui, selon les Etats-Unis, sert au programme nucléaire de Pyongyang, a rapporté mardi l'agence financière Dow Jones. Il s'agirait d'une mesure de rétorsion exceptionnelle de la Chine, pays souvent critiqué par les Occidentaux pour son manque de zèle dans l'application des sanctions visant Pyongyang.