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Procès Hariri : une liste présumée de témoins dénoncée

Le portrait  de Rafic Hariri le 1er juillet 2011 à Beyrouth [Joseph Eid / AFP/Archives] Le portrait de Rafic Hariri le 1er juillet 2011 à Beyrouth [Joseph Eid / AFP/Archives]

La publication d'une liste présumée de personnes appelées à témoigner dans le procès de l'assassinat de Rafic Hariri a été dénoncée jeudi par le tribunal compétent et le fils du dirigeant libanais tué comme une "tentative d'intimidation".

Cette liste a été publiée cette semaine par un groupe totalement inconnu se faisant appeler "Journalistes pour la vérité" et qui dit vouloir critiquer la "corruption" au sein du Tribunal spécial du Liban (TSL) chargé d'identifier et de juger les assassins de M. Hariri, tué dans un attentat à Beyrouth en 2005.

La liste comprend 167 noms, avec leur photo, profession et même leur adresse.

Dans un communiqué, le TSL a "condamné avec la plus grande vigueur la tentative visant à faire obstacle au bon fonctionnement de la justice par la publication d'une liste de présumés témoins".

Précisant que la liste publiée sur le site internet "irresponsable" "n'est pas la copie exacte" de la liste officielle, le tribunal a estimé toutefois que la publication était "susceptible de mettre en danger la vie de citoyens libanais".

Il s'agit d'une "tentative claire d'intimidation des supposés témoins par de soit-disant "journalistes'", a commenté à l'AFP le porte-parole du TSL Marten Youssef.

La liste de témoins "est confidentielle jusqu'à ce que les juges en décident autrement", a-t-il rappelé. "Il y a eu un nombre considérable d'efforts pour déstabiliser le travail du Tribunal et menacer les supposés témoins".

Saad Hariri, ex-Premier ministre et fils du dirigeant assassiné, a dénoncé également cette "fuite".

"Intimider les témoins dont les noms sont supposés être tenus secrets est un acte criminel et vise à leur faire peur pour qu'ils ne se présentent pas devant le tribunal international", a-t-il dit dans un communiqué.

Le TSL, créé par l'ONU à la demande du Liban, veut notamment juger quatre membres du Hezbollah, puissant parti chiite libanais, pour l'attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri et à 22 autres personnes, le 14 février 2005 à Beyrouth.

Ouvert en 2009, le TSL est la bête noire du Hezbollah qui l'accuse d'être le fruit d'un complot "israélo-américain" visant à le détruire et qui a exclu la remise des quatre suspects.

Le TSL est un dossier explosif au Liban, divisé entre le camp mené par le parti chiite et la coalition dirigée par Saad Hariri, un sunnite.

Interrogé par l'AFP sur la liste des témoins présumés, le Hezbollah s'est refusé à tout commentaire.

La date d'ouverture du procès, qui était prévue le 25 mars, a été reportée sine die, la défense arguant qu'elle n'avait pas reçu les documents nécessaires de la part de l'accusation.

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