Le procès de l'ex-ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, qui avait dû démissionner en décembre après une mise en examen pour fraude et abus de confiance, s'est ouvert dimanche devant trois juges à Jérusalem, ont constaté les journalistes.
M. Lieberman n'a fait aucun commentaire à son arrivée au tribunal.
L'ex-ministre est accusé d'avoir obtenu une promotion en décembre 2009 pour l'ex-ambassadeur d'Israël au Belarus, Zeev Ben Arieh, qui lui avait fourni des renseignements confidentiels sur une enquête de police menée contre lui en Belarus à la demande de la justice israélienne.
M. Lieberman a confirmé que Zeev Ben Arieh lui avait remis discrètement une lettre contenant des documents sur cette demande d'enquête. "J'ai lu la lettre et je lui ai dit ++arrête tes bêtises++, puis j'ai jeté la lettre dans les toilettes et j'ai tiré la chasse d'eau", a affirmé M. Lieberman.
Les délits de fraude et d'abus de confiance sont passibles de trois ans de prison ferme.
Selon la radio publique, la défense n'a pas demandé au tribunal une procédure accélérée pour ce procès. Les audiences vont s'étaler dans le temps au moins jusqu'au 7 mai, a ajouté la radio.
A plusieurs reprises M. Lieberman, chef du parti ultra-nationaliste Israël Beiteinou allié du Likoud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a proclamé son innocence et affirmé souhaiter un procès rapide qui lui permettrait, s'il était blanchi par la Justice, de récupérer le portefeuille des Affaires étrangères dans le prochain gouvernement, que M. Netanyahu tente de former.
Selon M. Lieberman, M. Netanyahu lui a promis de mettre ce poste en réserve pour lui en attendant la fin du procès.
D'après Moshé Negbi, commentateur juridique de la radio publique, si les juges condamnent Avigdor Lieberman à une peine supérieure à trois mois de prison ou de travaux publics, il ne pourra plus être député pendant une période de sept ans ce qui pourrait "marquer la fin de sa carrière politique".
Le témoin clé de l'accusation du procès devrait être Danny Ayalon, l'ancien vice-ministre des Affaires étrangères, qui présidait la commission des nominations des Affaires étrangères. Selon M. Ayalon, M. Lieberman lui avait ordonné de promouvoir Zeev Ben Arieh au poste d'ambassadeur en Lettonie sans lui révéler l'épisode des renseignements confidentiels.
Ce témoignage devrait toutefois être mis en cause par la défense dans la mesure où Danny Ayalon a des raisons de vouloir se "venger" de M. Lieberman qui l'a exclu de la liste des candidats députés d'Israël Beiteinou pour les élections du 22 janvier.