Chuck Hagel, un ex-sénateur désigné comme prochain secrétaire à la Défense américain, va tenter de freiner les velléités d'Israël de lancer une attaque contre les installations nucléaires iraniennes, estiment mercredi des analystes dans la presse israélienne.
Les commentateurs israéliens soulignent que Chuck Hagel est connu pour son approche non-interventionniste en matière de politique étrangère et son opposition au recours à la force contre le programme nucléaire iranien.
"Hagel préfère que les Etats-Unis parlent directement avec l'Iran (...). Il veut éviter une guerre à tout prix", estime Nadav Eyal, dans le quotidien Maariv.
"Il ne sera pas facile à partir de maintenant d'obtenir le feu vert de Washington pour s'embarquer dans une aventure en Iran", avait estimé mardi Orly Azulai dans le quotidien populaire Yediot Aharonot.
"C'est une des raisons pour lesquelles de hauts responsables des organisations juives aux Etats-Unis ainsi que des responsables politiques israéliens de premier plan ont déployé des efforts ces dernières semaines pour empêcher la nomination de Hagel", a ajouté Orly Azulai.
"Ils ont expliqué qu'il était mauvais pour Israël en raison de son soutien au dialogue avec le Hamas et le Hezbollah, et qu'il ne pense pas que la guerre constitue la solution" pour l'Iran, a également affirmé cette commentatrice.
"Dans le gouffre qu'il a creusé avec son mépris ostensible vis-à-vis d'Obama (...), Netanyahu a peut-être facilité la nomination de Hagel", affirme le commentateur Bradley Burston dans le quotidien Haaretz, en allusion au soutien qu'aurait donné M. Netanyahu à Mitt Romney, le rival républicain du président Obama lors des dernières élections.
"C'est ainsi que le Premier ministre pourrait en fin de compte être le facteur qui a bloqué la guerre avec l'Iran", poursuit M. Burston.
En septembre dernier, M. Netanyahu avait réclamé avec insistance à la Maison Blanche d'imposer à Téhéran "des lignes rouges claires" à ne pas dépasser dans son programme nucléaire, en menaçant de frapper préventivement les installations atomiques iraniennes.
Il s'était heurté à un refus du président Obama qui privilégie à ce stade un durcissement des sanctions contre l'Iran.
L'enrichissement d'uranium par Téhéran est au coeur des inquiétudes des puissances occidentales et d'Israël, qui soupçonnent le pays de vouloir se doter de l'arme atomique, ce que Téhéran dément.