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Wassim Nasr : "le régime syrien se bat pour sa survie"

Copie d'écran d'une vidéo de Russia Today montrant le président syrien Bachar al-Assad, le 8 novembre 2012 [ / RT/AFP/Archives]

Le présiden syrien Bachar al-Assad s'est exprimé publiquement dimanche, pour la première fois depuis sept mois. Dénonçant l'influence de puissances étrangères, il a accusé des "groupes terroristes" de vouloir détruire son pays. Selon Wassim Nasr, spécialiste du Proche-Orient, le président syrien n'a d'autre choix que de camper sur sa ligne intransigeante vis-à-vis de l'opposition.  
 

Que faut-il retenir du discours de Bachar al-Assad ? 

Il campe sur ses positions, tenant toujours le même discours, en visant notamment les étrangers (qataris, saoudiens...). Bachar al-Assad a affirmé se battre contre des jihadistes étrangers. A ses yeux, il combat une invasion étrangère et ne fera donc pas marche arrière. Il a d'ailleurs fait un beau lapsus en déclarant qu'il avait toujours privilégié l'option militaire plutôt que politique, avant de se corriger.
 

Comment expliquer cette fuite en avant ? 

Bachar al-Assad n'a pas le choix : le régime syrien se bat pour sa survie. Avec tous les morts et toutes les destructions dont il a été responsable jusqu'à présent, il ne peut plus faire marche arrière. Car la situation s'est aggravée, la guerre est devenue confessionelle, entre le régime alaouite et les opposants sunnites. Les opposants les plus radicaux parlent ainsi de "l'ennemi alaouite". On a atteint un point de non-retour, le président syrien est prisonnier de sa position. Désormais, il a besoin de galvaniser ses troupes, car l'armée est épuisées après 21 mois de conflit. 
 

Peut-on tout de même envisager une sortie de crise ? 

Tant qu'on a pas donné de garanties aux alaouites, la crise va continuer. Même si Al-Assad disparaissait, ils ne déposeraient pas les armes par crainte d'être victimes de représailles de la part de la majorité sunnite. Et il ne faut pas oublier que les alaouites ont été opprimés pendant des siècles. La seule solution serait qu'al-Assad soit destitué par un autre alaouite d'une manière ou d'une autre. On pourrait aussi imaginer la mise en place d'un système confessionnel similaire à celui du Liban, avec un président alaouite et un Premier ministre sunnite qui disposerait du pouvoir exécutif. Mais dans tous les cas, cette solution est lointaine. Les deux camps se sont braquées et ne veulent plus discuter. Des élections sont prévues en 2014, et Bachar al-Assad devrait rester en place d'ici là. 

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