L'ancien chef de la CIA, David Petraeus, sort vendredi de son silence une semaine après sa démission pour adultère, en témoignant à huis-clos devant le Congrès américain sur l'attentat meurtrier du consulat de Benghazi en Libye le 11 septembre.
Selon CNN qui citait jeudi soir une source proche de M. Petraeus, il devrait dire qu'il a su "presque immédiatement" que l'attaque était liée à l'organisation terroriste Ansar al-Charia, en dépit d'une certaine "confusion" alors que 20 rapports de renseignement le liaient à des manifestations contre une vidéo islamophobe.
Réclamé par les parlementaires qui enquêtent sur l'attaque, son témoignage pourrait éclaircir les circonstances dans lesquelles l'ambassadeur en Libye, Christopher Stevens, ainsi que deux officiers de sécurité et un employé ont été tués.
M. Petraeus s'était rendu en Libye pour enquêter sur l'attaque. Jeudi, des membres de la commission du Renseignement du Sénat ont visionné un montage vidéo de l'assaut, mais ces éléments ainsi que les témoignages des responsables du renseignement interrogés par les élus, sont restés confidentiels.
M. Petraeus devra aussi s'expliquer sur la réaction de la CIA pendant l'attaque, vraisemblablement suivie en temps réel. Républicains et démocrates veulent savoir quelles mesures ont été mises en place pour venir en aide aux assiégés.
Mais les auditions, prévues à partir de 07H30 locales (12H30 GMT), ne pourront éviter l'affaire ayant conduit à la démission de M. Petraeus le 9 novembre, après la révélation de sa liaison extraconjugale avec sa biographe, Paula Broadwell.
L'ancien général à la retraite est visé par une enquête administrative "exploratoire" de la CIA, la puissante agence de renseignements qu'il a dirigée pendant 14 mois, a annoncé jeudi soir l'agence.
L'enquête du FBI, qui dure depuis plusieurs mois et qui a dévoilé l'affaire, se concentre sur Mme Broadwell et les documents confidentiels retrouvés sur son ordinateur, bien qu'à ce stade rien n'ait été trouvé de compromettant pour la sécurité nationale.
Un autre général quatre étoiles, John Allen, le commandant des forces de l'Otan en Afghanistan, est aussi cité dans l'affaire. Le Pentagone a lancé une enquête sur une correspondance "déplacée" confinant au "flirt" qu'il aurait entretenue avec Jill Kelley, la femme qui a conduit par hasard le FBI à découvrir que M. Petraeus entretenait une relation adultère.