L'ancien chef de la CIA David Petraeus, qui a démissionné vendredi après la révélation d'une liaison avec sa biographe, témoignera sur l'attaque contre le consulat américain de Benghazi en Libye jeudi au Sénat américain, a confirmé mercredi le sénateur John McCain.
Le républicain John McCain a indiqué à des journalistes que M. Petraeus se rendrait bien en personne devant la commission du Renseignement du Sénat jeudi, répondant ainsi à la demande de parlementaires. Des médias avaient indiqué dans un premier temps qu'il viendrait vendredi.
"Le général Petraeus, comme vous le savez, participera à l'audition devant la commission du Renseignement", a-t-il indiqué en conférence de presse, avant de confirmer plus tard que cela aurait lieu jeudi.
Le sénateur a aussi appelé à la formation d'une commission parlementaire spéciale pour enquêter sur les événements de Benghazi, dans lesquels l'ambassadeur et trois autres Américains ont été tués dans un assaut à l'arme lourde, le 11 septembre.
"Il est essentiel que le Congrès conduise sa propre enquête indépendante. Je veux être parfaitement clair: l'administration n'a aucune crédibilité, pour la plupart d'entre nous, concernant les multiples controverses et contradictions soulevées dans la gestion de cette affaire", a lancé John McCain.
Le sénateur a même évoqué les précédents des affaires du Watergate et Iran-Contra pour justifier le regroupement en une seule instance des enquêtes menées par plusieurs commissions du Sénat (Renseignement, Affaires militaires, Affaires étrangères, Sécurité intérieure).
Depuis plusieurs jours des élus des deux partis réclamaient le témoignage direct de M. Petraeus, d'autant plus éclairant qu'il se serait rendu lui-même en Libye pour enquêter sur les circonstances entourant l'attaque du consulat le 11 septembre, dans laquelle l'ambassadeur Christopher Stevens et trois autres Américains ont été tués.
L'affaire est devenue une affaire politique brûlante, les républicains critiquant l'administration pour la faible sécurité autour du complexe diplomatique et la lenteur avec laquelle la Maison Blanche a qualifié l'attaque de terroriste.