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Adultère : le n°1 de la CIA, David Petraeus, démissionne

Le général David Petraeus à la Bourse de New York, le 18 septembre 2012 [Spencer Platt / Getty Images/AFP/Archives] Le général David Petraeus à la Bourse de New York, le 18 septembre 2012 [Spencer Platt / Getty Images/AFP/Archives]

La démission surprise de David Petraeus de la CIA en raison d'une aventure extraconjugale crée un embarras supplémentaire pour le président américain Barack Obama, à peine réélu et déjà confronté à des dossiers économiques urgents et au remplacement à venir de plusieurs ministres.

L'aveu de l'infidélité conjugale du directeur de la CIA ternit la gloire du plus populaire des généraux américains et enterre les spéculations sur l'avenir politique d'un homme que beaucoup voyaient concourir un jour pour la Maison Blanche, sous les couleurs républicaines.

La démission du patron de la prestigieuse agence de renseignements, en poste depuis à un peine plus d'un an, a surpris et atterré Washington. La Maison Blanche a été prévenue mercredi soir de l'intention de David Petraeus de démissionner, et le président seulement jeudi matin, une fois revenu de Chicago, a rapporté samedi le New York Times.

Barack Obama, Leon Panetta, David Petraeus, John Allen et Ryan Cocker  le 28 avril 2011 à la Maison Blanche [Saul Loeb / AFP/Archives]
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Barack Obama, Leon Panetta, David Petraeus, John Allen et Ryan Cocker le 28 avril 2011 à la Maison Blanche
 

"Il était surpris et déçu", a confié au quotidien un haut responsable de l'administration.

Il s'est même d'abord montré réticent à le laisser démissionner quand David Petraeus l'a rencontré à la Maison Blanche jeudi après-midi, avant d'arriver vendredi à la conclusion qu'il ne pouvait pas le forcer à rester.

Le directeur national du renseignement (DNI), qui regroupe 16 agences américaines de renseignement, James Clapper, l'aurait su de son côté mardi et aurait conseillé M. Petraeus de démissionner, selon le Times.

Si les relations ont été parfois tumultueuses entre la Maison Blanche et le général lorsqu'il était à la tête de la coalition internationale en Afghanistan en 2010-2011, son action à la tête de la CIA, où il était contraint au silence médiatique, a semblé satisfaire le président, qui n'envisageait pas de le remplacer.

L'intérieur du consulat américain à Benghazi, le 13 septembre 2012, deux jours après l'attaque [Gianluigi Guercia / AFP/Archives]
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L'intérieur du consulat américain à Benghazi, le 13 septembre 2012, deux jours après l'attaque
 

Mais la liaison extraconjugale d'un homme à un poste si sensible posait des questions de sécurité, le laissant à la merci d'un chantage.

Pour la presse américaine, sa maîtresse est une femme de 40 ans, Paula Broadwell. Ancienne militaire, elle a passé près d'un an en Afghanistan pour écrire une biographie du général: "All In: The Education of General Petraeus" (non traduit).

Courriers électroniques

Le FBI a découvert la liaison, aujourd'hui terminée, en enquêtant sur des emails de Paula Broadwell qui menaçaient une autre femme, selon les médias. L'enquête est ensuitre remontée jusqu'à des emails de M. Petraeus.

Sollicité par l'AFP, un haut responsable du FBI s'exprimant sous le couvert de l'anonymat a confirmé qu'une enquête était bien ouverte depuis plusieurs mois.

David Petraeus le 3 décembre 2010 sur la base de Bagram en Afghanistan [Jim Watson / AFP/Archives]
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David Petraeus le 3 décembre 2010 sur la base de Bagram en Afghanistan
 

S'ouvre donc maintenant un chantier supplémentaire et non prévu pour Barack Obama qui doit déjà remplacer plusieurs postes-clés de son cabinet. Sa secrétaire d'Etat Hillary Clinton a annoncé son départ pour janvier et ses secrétaires à la Défense, Leon Panetta, et au Trésor, Tim Geithner, sont donnés partants.

Dans l'immédiat, Michael Morell, numéro deux de la centrale du renseignement, assure l'intérim et doit être entendu cette semaine par la commission du renseignement du Sénat et de la Chambre des représentants sur l'attaque du consulat américain de Benghazi (Libye) le 11 septembre. La gestion de cette attaque par l'administration Obama ne cesse depuis de faire polémique.

Mais certains élus, comme l'influent républicain Peter King, souhaitent tout de même que M. Petraeus vienne témoigner sur ce que savait la CIA, et son échec à sécuriser le poste diplomatique malgré une présence importante sur place.

Parmi les personnes pressenties pour le remplacer figure l'actuel conseiller de Barack Obama pour l'antiterrorisme, John Brennan, "un homme d'expérience qui jouit de la confiance du président", a affirmé à l'AFP Bruce Riedel, ancien de la CIA, désormais analyste à la Brookings Institution.

David Petraeus, le directeur de la CIA à Washington le 31 janvier 2012 [Karen Bleier / AFP/Archives]
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David Petraeus, le directeur de la CIA à Washington le 31 janvier 2012
 

Autre candidat potentiel, Michael Vickers, haut responsable du Pentagone chargé des questions de renseignement. Ancien de la CIA, M. Vickers s'est bâti une réputation en armant les combattants afghans qui luttaient dans les années 1980 contre les Soviétiques.

Pour Stephen Wayne, professeur à l'université Georgetown à Washington, ce peut très bien être aussi Michael Morell. "S'il fait un bon boulot en assurant l'intérim, je pense que l'administration Obama le gardera à son poste", a confié M. Wayne à l'AFP.

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