Les proches d'une des 77 victimes tuées l'an dernier par l'extrémiste de droite norvégien Anders Behring Breivik ont déposé plainte contre la police norvégienne pour la lenteur de sa réaction face au carnage de l'île d'Utoeya, a annoncé mercredi la "police des polices".
"Nous avons reçu une plainte d'une famille d'une victime qui met en cause la police pour la façon dont elle a exercé ses fonctions sur Utoeya le 22 juillet 2011", a déclaré à l'AFP Paal Henrich Berle, de la Spesialenhet for politisaker, l'équivalent norvégien de l'Inspection générale des services (IGS).
La plainte porte "plus spécifiquement sur le fait de savoir si elle aurait pu arriver plus tôt et, de cette manière, sauver des vies", a-t-il dit.
Le 22 juillet 2011, Breivik avait tué 69 personnes, des adolescents pour la plupart, en ouvrant le feu pendant près d'une heure et quart sur un camp d'été de la Jeunesse travailliste sur l'île d'Utoeya. Juste auparavant, il avait fait huit autres victimes en déposant une bombe près du siège du gouvernement à Oslo.
Selon le rapport d'une commission indépendante paru le 13 août, Breivik "aurait pu être stoppé plus tôt" ce jour-là, ce qui aurait permis de sauver des vies.
Le rapport, qui avait mis en lumière de nombreux dysfonctionnements au sein des forces de sécurité, avait entraîné la démission du chef de la police quelques jours plus tard.
La "police des polices" n'a pas encore arrêté sa décision sur l'ouverture éventuelle d'une enquête, a précisé M. Berle.
Lui-même mis en cause pour l'impréparation du pays face aux attaques, le Premier ministre Jens Stoltenberg a présenté ses excuses devant le Parlement mardi pour les erreurs des autorités.
Agé de 33 ans, Breivik a été condamné vendredi à la peine maximale, soit 21 ans de prison avec possibilité de prolonger sa détention indéfiniment tant qu'il est considéré comme dangereux.