Un employé de crèche pédophile a été confondu aux Pays-Pas grâce à une peluche, visible sur une photo pédopornographique d'un bébé de 18 mois, entrée par les Etats-Unis dans la base de données d'Interpol, a annoncé mardi l'organisation, appellant à un recours généralisé à cette base.
Tout est parti de l'ajout par les enquêteurs américains à la base "International Child Sexual Exploitation" (ICSE) des images de ce bébé abusé.
"Un spécialiste de la police néerlandaise, membre du réseau Interpol d'identification des victimes, a identifié un lapin en peluche sur la photo comme étant +Miffy+, un personnage de livre pour enfants néerlandais", précise l'organisation policière internationale, dont le siège est à Lyon.
"Le jouet, ajouté à d'autres éléments sur la photo, a permis à la police néerlandaise d'identifier les Pays-Bas comme étant le lieu où ont été prises les photos de l'enfant abusé sexuellement", ajoute Interpol.
"Un appel public de la police néerlandaise à la télévision nationale a permis l'identification et l'arrestation" de l'homme, condamné le 21 mai à Amsterdam à 18 ans de prison pour avoir abusé plus de 60 enfants.
Robert M., Néerlandais d'origine lettone âgé de 28 ans, avait été arrêté le 7 décembre 2011. Les juges ont retenu plusieurs circonstances aggravantes, notamment la durée des faits, une précédente condamnation pour possession de pornographie infantile et l'âge des victimes. Le conjoint de Robert M., un Néerlandais de 39 ans, a été condamné à six ans de prison.
Le secrétaire général d'Interpol Ronald K. Noble a vanté cette affaire comme "un exemple classique de ce qui peut être réalisé quand les forces de l'ordre consultent les bases de données internationales et utilisent les outils et services mis à disposition par Interpol".
"C'est exactement pour cela qu'a été créée la base de données d'Interpol +International Child Sexual Exploitation+. C'est une arme vitale", a ajouté M. Noble, appellant à un usage plus systématique du fichier.
La base de données ICSE, soutenue par le G8 et financée par la Commission européenne, utilise des logiciels de comparaisons d'image afin d'identifier lieux et enfants dont les photos circulent sur les sites pédopornographiques. La base contient près de 2.500 victimes d'exploitation sexuelle identifiées à travers 41 pays.