Avec son film « Femmes de rue » filmé en caméra cachée, Sophie Peeters, étudiante en dernière année de la Haute Ecole flamande Rits à Bruxelles, lève le voile sur le machisme ordinaire. Munie d’une caméra et d’un micro HF, elle marche dans les rues de la capitale européenne laissant les remarques fuser…
« Alors petites fesses », « Salope », « pétasse »… telles sont les injures quotidiennes que Sophie Peeters essuie dans le quartier populaire où elle réside. Son film projeté jeudi dans un cinéma de la capitale belge a suscité un grand débat national sur la question du harcèlement sexuel et moral dont les femmes sont victimes. La jeune femme interviewée par la RTBF, dénonce ces comportements machistes qui obligent les femmes à se remettre en question : « Est-ce moi ? Ma robe est-elle trop courte ? Mes talons trop hauts ? ».
Pour la réalisatrice, le résultat de cette expérience montre qu’il s’agit d’une question de condition sociale de ces individus qui vivent dans les quartiers populaires. « Je ne le dis pas volontiers, mais il s’agit de personnes allochtones (d’origine maghrébine, ndlr) dans 95% des cas » affirme-t-elle, soucieuse de ne pas faire naître un débat raciste.
Le film repris par une chaîne de télévision flamande a suscité de nombreuses réactions notamment celle de l’échevin à la commune de Bruxelles Philippe Close qui demande à sanctionner les insultes sexistes par des amandes administratives. La commune envisage de mettre en place ces nouvelles sanctions dès le 1er septembre prochain. Pour que cela puisse prendre forme, Ilse Van der Keeren, la porte-parole de la police a déclaré que « les femmes victimes de harcèlement sexuel et d’insultes doivent aller porter plainte afin que la police soit en mesure de commencer une enquête » et que « toutes les plaintes seront prises en considération ».