Le Parlement allemand devait adopter jeudi une résolution réclamant que soit clarifiée la légalité de la circoncision religieuse, remise en cause par une décision de justice, une initiative "courageuse" des députés, selon le ministre des Affaires étrangères.
Le Bundestag (chambre basse du Parlement allemand) se réunissait en session extraordinaire à 12H00 GMT pour examiner l'octroi d'une aide européenne aux banques espagnoles.
A cette occasion, ils devaient également adopter une résolution présentée par les grands partis allemands dont l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel et le Parti social-démocrate (SPD), principale force d'opposition, qui se veut une première réponse à l'insécurité juridique entourant la circoncision religieuse en Allemagne depuis fin juin.
Le tribunal de grande instance de Cologne (Ouest) a rendu un jugement faisant de la circoncision religieuse une atteinte à l'intégrité corporelle susceptible de poursuites.
Le texte de la résolution se présente comme un appel des députés au gouvernement pour qu'il légifère sur cette question "à l'automne 2012" et garantisse le droit à la circoncision religieuse dès lors qu'elle ne s'accompagne pas de "souffrances inutiles".
Le ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, s'est félicité que le Bundestag se saisisse de ce problème "de manière rapide et courageuse".
"La résolution démontre que nous vivons dans un pays tolérant et cosmopolite. Personne dans le monde ne comprendrait que l'Allemagne interdise à ces concitoyens juifs de circoncire leurs garçons", a affirmé M. Westerwelle, dans une déclaration diffusée à la télévision allemande.
L'ampleur de la polémique déclenchée par le jugement de Cologne avait obligé le gouvernement à monter au créneau. "La liberté des activités religieuses est un droit auquel nous sommes très attachés", avait affirmé vendredi Steffen Seibert, porte-parole de Mme Merkel, assurant que son gouvernement voulait trouver une solution.
"Il est urgent de rétablir un climat juridique pacifié" autour de cette question, avait-il ajouté. Selon des députés CDU cités par le quotidien Bild, la chancelière a affirmé craindre que son pays ne passe pour "une nation de guignols" en raison de cette décision judiciaire.