Le procès de l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic, accusé notamment du massacre de Srebrenica en juillet 1995, doit s'ouvrir mercredi devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).
L'ancien général âgé de 70 ans comparaîtra à partir de 09H00 (07H00 GMT) à La Haye, où siège le TPIY, lors d'une audience au cours de laquelle l'accusation prononcera sa déclaration liminaire qui se poursuivra jeudi.
L'accusé ne devrait pas s'exprimer à cette occasion, selon son avocat Branko Lukic. Le procès doit ensuite reprendre le 29 mai avec la présentation du premier témoin de l'accusation.
Arrêté le 26 mai 2011 en Serbie après avoir échappé pendant seize ans à la justice internationale, Ratko Mladic est accusé de crimes commis par ses troupes lors de la guerre de Bosnie, qui avait fait 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés entre 1992 et 1995.
Il plaide non coupable de onze chefs de génocides, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, les mêmes que ceux dont est accusé son alter ego politique Radovan Karadzic, 66 ans, jugé à La Haye depuis octobre 2009. L'ancien général doit notamment répondre du massacre de Srebrenica en juillet 1995, lors duquel près de 8.000 hommes et garçons musulmans avaient été tués par les forces serbes de Bosnie, le pire massacre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Ratko Mladic est également poursuivi pour son rôle dans le siège de Sarajevo, au cours duquel 10.000 civils avaient été tués, et de la prise en otage de 200 soldats et observateurs de l'ONU en 1995.
La défense avait demandé lundi que soit ajournée de six mois l'ouverture du procès au prétexte qu'elle n'a pas eu assez de temps pour se préparer. Le président du TPIY avait rejeté mardi une autre requête de la défense visant à récuser le magistrat néerlandais qui préside la chambre chargée de juger Ratko Mladic.
L'ancien militaire, qui a subi trois attaques cérébrales en 1996, 2008 et février 2011, est à demi-paralysé, du côté droit de son corps, selon son avocat Branko Lukic. M. Mladic s'était plaint à plusieurs reprises de problèmes de santé lors des audiences de préparation à son procès. Si son avocat assure qu'il va mieux que lorsqu'il était arrivé au tribunal, il soutient toutefois que l'ancien général "n'a pas complètement récupéré".