Les "indignés" espagnols achevaient mardi les célébrations du premier anniversaire de leur mouvement qui a essaimé dans le monde entier, tenant à travers le pays des "assemblées populaires" pour dénoncer l'austérité, la crise des dettes et la corruption.
Aux premières heures de la matinée, la police a une nouvelle fois évacué une centaine d'"indignés", qui s'étaient rassemblés durant la nuit sur la place de la Puerta del Sol à Madrid, en dépit d'une interdiction officielle.
Huit personnes ont été interpellées pour "résistance et désobéissance" lors de l'évacuation d'un "groupe réduit" de personnes toujours présentes sur la place, selon un communiqué du ministère de l'intérieur.
Cette année, le gouvernement de droite, arrivé au pouvoir dans l'intervalle, a interdit tout nouveau campement et imposé aux manifestants de quitter la place chaque soir à 22 heures.
Malgré cette interdiction, ces derniers ont décidé d'y tenir jusqu'à mardi une "assemblée permanente", après des manifestations qui ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes samedi dans de nombreuses villes d'Espagne, dont Madrid et Barcelone, où ils occupent la place de Catalogne.
Les "indignés" madrilènes sont ensuite revenus dans la matinée de mardi place de la Puerta del Sol, où ils ont installé un "point d'information".
Déjà dimanche et lundi matin, les policiers avaient évacué la place. Dix-huit personnes avaient été interpellées dans l'opération de police dimanche matin et deux autres lundi.
Samedi, au premier jour des célébrations de cet anniversaire, des dizaines de milliers "d'indignés" avaient manifesté dans plusieurs villes du pays au rythme de leurs slogans favoris: "Ils ne nous représentent pas", "Votre dette, ne la payons pas", "Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des politiques ou des banquiers", ou encore "La violence, c'est de gagner 600 euros".
Né le 15 mai 2011, ce mouvement qui dénonce le pouvoir de la finance, le chômage et la corruption avait installé l'an dernier son campement pendant un mois à la Puerta del Sol, en plein centre de Madrid, avant de faire des émules dans le monde entier.
Pendant un mois, cet amas de tentes et de bâches était devenu le symbole d'un ras-le-bol qui avait surpris un pays où, malgré la crise, le mécontentement s'était jusque-là peu exprimé.
Mais le gouvernement de droite a cette fois affiché sa fermeté, déclarant "illégale" toute tentative d'installer un nouveau campement et imposant des restrictions horaires aux manifestants.
Depuis un an, le chômage a encore grimpé en Espagne et frappe un actif sur quatre (24,4%), tandis que le gouvernement est engagé dans une politique de rigueur sans précédent.