La deuxième journée du procès d'Anders Behring Breivik s'est close vers 16h00. Cette journée, ainsi que les quatre journées suivantes, permet à l'accuser de témoigner de ses actes face aux survivants et aux familles des victimes.
Comme hier, Breivik a multiplié les provocations par son attitude et ses déclarations.
Il déclare avoir perpétré ses attaques du 22 juillet au nom des Droits de l'Homme. Il ajoute avoir été inspiré par Al-Qaïda. Devant le tribunal d'Oslo, l'accusé rappelle l'existence de "deux autres cellules" constituées d'un seul individu chacune. Breivik s'est lui même qualifié de "commandeur, [...] en lien souples" avec ces cellules. Il nomme ce réseau les "Chevaliers templiers". Son geste a été si extrème selon lui, qu'il ne serait jamais compris.
Après une heure de témoignage et avant la pause de mi-journée, Breivik demande à la cour sa relaxe justifiant qu'il aurait agi pour défendre les norvégiens de souche : "J'ai agi en situation d'urgence au nom de mon peuple, de ma culture de mon pays [...] Et je demande donc à être acquitté".
Autorisé à lire une déclaration préparée à l'avance, il débute par dire qu'il a "allégé la rhétorique de son intervention" en respect pour les victimes. A propos des attaques, il témoigne : "oui, je le ferais de nouveau". Breivik ponctue sa déclaration de propos provocants. "Les jeunes du Parti travailliste sont naïfs et endoctrinés, ils n'étaient pas des enfants innocents, mais des militants politiques", "Tuer 70 personnes peut empêcher une guerre civile", "Lorsque la révolution pacifique est impossible, la seule option est la révolution violente". Il ajoute que mourir pour son peuple ou finir en prison est pour lui "le plus grand honneur". Au moment des tueries, Breivik avait envisagé une attaque-suicide.
Le tribunal demande à l'accusé d'abréger son discours.
Les propos seront "difficiles" à entendre selon son avocat, Maître Lippestad. L'accusé ayant déclaré hier : "Je reconnais les faits mais je ne reconnais pas ma culpabilité (au sens pénal du terme). J'invoque la légitime défense". A son entrée dans la salle d'audience, Breivik a de nouveau provoqué la salle d'un salut extrémiste.
Peu de temps après l'ouverture de cette deuxième journée, la séance est suspendue pour une durée de trente minutes. Cela fait suite aux déclarations d'un des cinq juges sur le site du tabloïd Verdens Gang : "La peine de mort est la seule solution juste dans cette affaire!!!!!!!!!! ". La peine de mort a été complètement abolie en Norvège en 1979. C'est un des trois citoyens norvégiens désignés pour assister les deux juges professionnels. Selon le tribunal, le juge est renvoyé suite à ses déclarations, laissant planer des doutes sur son impartialité. Des juges remplaçants sont disponibles pour reprendre sa place. Breivik est amusé et sourit pendant cette séquence.
L'audience a repris par le témoignage de Breivik.
Retrouvez le résumé de la journée d'hier en vidéo .
Retour en images sur les tueries du 22 juillet 2011.
Diaporama des photos du procès.