Le guide suprême iranien Ali Khamenei a salué jeudi l'appel du président américain Barack Obama à éviter l'option militaire contre le programme nucléaire iranien controversé, selon son site officiel.
Les déclarations mardi de M. Obama appelant à éviter toute frappe contre l'Iran "sont de bonnes déclarations qui montrent que les Américains sortent d'une illusion", a déclaré l'ayatollah Khamenei devant de hauts responsables religieux iraniens.
Le numéro un iranien a toutefois immédiatement nuancé cette rare appréciation positive à l'égard du président américain, en regrettant que M. Obama ait réaffirmé sa volonté de renforcer les sanctions contre le programme nucléaire iranien.
"Cette partie de ses déclarations montre qu'il entretient encore des illusions à cet égard", a déclaré l'ayatollah Khamenei devant l'Assemblée des experts, chargée notamment de désigner le Guide de la République islamique et de contrôler son activité.
Le président américain a mis en garde mardi contre des frappes militaires en Iran ou en Syrie, accusant de légèreté ceux qui exigent des interventions contre ces deux pays.
Il a estimé qu'une issue pacifique était dans l'intérêt de tous, y compris d'Israël, qui envisage d'intervenir militairement contre les sites nucléaire iraniens.
Les Occidentaux soupçonnent Téhéran, malgré ses dénégations véhémentes, de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil et ont mis en place de sévères sanctions économiques contre l'Iran.
M. Obama a fait ces déclarations au lendemain d'une rencontre à la Maison Blanche avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Il a affirmé que l'Iran était "politiquement isolé" et en train de "ressentir profondément l'effet de ces sanctions", pour justifier son opposition à toute action militaire.
"Cette illusion (NDLR: que des sanctions puissent amener l'Iran a changer sa politique nucléaire) va mener les dirigeants américains à l'échec, car ils ont sanctionné en vain les Iraniens depuis 33 ans (...) pour tenter de les dissocier du régime islamique", a répliqué jeudi l'ayatollah Khamenei.
Le programme nucléaire iranien a été condamné depuis 2006 par six résolutions du conseil de sécurité de l'ONU dont quatre assorties de sanctions. Ces sanctions ont été renforcées unilatéralement depuis 2010 par les Occidentaux qui ont mis en place un embargo bancaire et pétrolier contre l'Iran dans l'espoir de le contraindre notamment à suspendre l'enrichissement d'uranium ainsi que le réclame l'ONU.
Des discussions entre Téhéran et les grandes puissances, au point mort depuis un an, pourraient reprendre dans les prochaines semaines, mais l'Iran a averti qu'elles aboutiraient à un échec si la communauté internationale ne renonçait pas à sa politique de sanctions.
"Les grandes puissances doivent faire attention: si les pressions sur les négociations continuent, ça ne mènera à rien", a dit mercredi le chef du Parlement iranien Ali Larijani.
Washington a rejeté cette mise en garde: "Nous ne céderons pas sur les sanctions et les autres mesures pour isoler et faire pression sur l'Iran", a assuré la Maison Blanche en indiquant attendre d'abord de l'Iran "des actes" et des "garanties vérifiables" prouvant qu"'il ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire.