"Si t'as pas de Sam, t'as le seum !". Tel est le slogan énigmatique de la nouvelle campagne de la sécurité routière. En français, cela signifie : "Si tu n'as pas de capitaine de soirée, tu es mal". Pour le comprendre, il faut visionner un clip de plus de trois minutes, qui outre la lutte contre l'alcool au volant, est une singulière charge contre le "binge drinking".
C'est parfois la violence des clips de prévention routière qui fait polémique, c'est cette fois-ci leur leur dimension sociologique qui pourrait poser soulever le débat. Car pour expliciter le slogan "Si t'as pas de Sam, t'as le seum", les créateurs ont conçu un spot mettant en scène des jeunes, dont le comportement face à l'alcool se veut une image d'un samedi soir classique sur la Terre.
Sam, métaphore du capitaine de soirée, est une créature sympathique au crâne blanc et sphérique, déjà apparue dans plusieurs campagnes de la sécurité routière. Pour cete nouvelle campagne, il s'est entouré de nouveaux amis, que l'on a pu découvrir mercredi sur Facebook, adeptes de l'alcoolisation à haute dose, dont le comportement n'est pas sans évoquer un univers situé quelque part entre Wayne's World et les Crados.
Les réactions n'ont pas tardé. Sur les forums, on peut lire des messages critiques comme : "Grosse dédicace au commercial de l'agence de communication qui a réussi à vendre à l'État (...). Je pense que les décideurs de la sécurité routière étaient bourrés". Et des articles pour le moins ironiques fleurissent en ligne. En cause, l'image de la jeunesse que reflèterait cette campagne.
Il faut dire que pour porter un message essentiel - la nécessité de la sobriété au volant - ce spot y va "cash" : les garçons y sont sales et pas très malins, ils se gominent les cheveux avec de l'huile de pizza, regardent à l'intérieur de leurs slips régulièrement, et présentent de belles auréoles sous les bras. Les filles ne sont pas magnifiées et finissent sans problème dans le lit des premiers, malgré l'huile et les aisselles. Heureusement pour elles, l'alcool semble anihiler les capacités érectiles de leurs partenaires improbables.
Pour "coller" à cette génération Y, les créateurs s'efforcent d'évoquer les réseaux sociaux. C'est ainsi qu'un jeune alcoolisé envoie un "sexto" à sa prof, tandis qu'un autre, à peu près dans le même état, apprend qu'une photo de sa verge se promène dans la nature. Quelques audaces lexicales pour finir, dans des thématiques vomitives ou sanitaires, et le tour est joué : il vaut mieux ne pas se voir quand on a bu.
L'objectif devrait être atteint et ce spot pourrait créer le buzz. A n'en pas douter, d'ici quelques jours, plus aucun jeune n'ignorera plus ce qu'est un Sam ! Mais au-delà de ce louable objectif de prévention, les nouvelles aventures de Sam résonnent aussi comme une mise en garde contre le "binge drinking", ce comportement d'alcoolisation compulsif de plus en plus fréquent chez les jeunes.
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