Nonce Paolini, le patron du groupe TF1, a affirmé mardi que les programmes de "scripted reality" devaient être considérés comme des oeuvres de fiction, s'inscrivant à contre-courant des professionnels de la fiction et de certaines chaînes.
Les émissions de "scripted reality" sont, la plupart du temps, des reconstitutions de faits divers jouées par des comédiens.
"Il n'y a qu'en France qu'on se pose cette question" de savoir si la scripted reality est une fiction, a déclaré M. Paolini lors d'un colloque NPA Conseil Le Figaro.
"Il n'y a pas un pays au monde où on se pose cette question, puisque des producteurs en vivent, des acteurs, souvent de jeunes acteurs y montrent leur talent, de jeunes auteurs peuvent s'exercer à l'exercice audiovisuel et par ailleurs le public semble y trouver un intérêt", a-t-il ajouté.
"Ici, c'est un débat. On est en train de perdre du temps alors que ce sont des objets audiovisuels qui méritent d'entrer dans la catégorie fiction", a-t-il conclu.
TF1 propose dans cette catégorie de "scripted reality" "Au nom de la vérité" et "Mon histoire vraie".
M6, France 2 ou France 3 en diffusent aussi, mais les producteurs de fiction craignent que la percée de ces émissions peu coûteuses, si elles sont incluses dans les quotas de fiction des chaînes, n'entraîne une baisse des commandes d'oeuvres patrimoniales (fiction, documentaire, dessins animés...) de la part des chaînes.
Le groupe public France Télévisions (France 2, France 3, France 4, France 5 et France Ô) a annoncé la semaine dernière qu'il ne déclarait pas ces émissions auprès du CSA comme étant de la fiction.
Le CSA, qui a annoncé fin octobre que certaines chaînes les déclaraient comme de la fiction, va lancer une série d'auditions d'ici la fin du mois pour décider de la manière dont il va appréhender ce nouveau format.