Le patron de TF1, Nonce Paolini, affichait volontarisme et confiance, jeudi, en assurant que son groupe allait "dans la bonne direction", à l'occasion de la présentation de résultats semestriels marqués par un fort recul de la rentabilité mais salués par le marché.
"La fragmentation actuelle de l'audience", liée notamment à l'éclosion de nouvelles chaînes sur la TNT, a entraîné une "fragmentation relative des investissements publicitaires", a reconnu le PDG devant un parterre d'analystes.
Et la chaîne amiral TF1, tout comme les autres chaînes historiques, a souffert de la frilosité de certains annonceurs qui ont été "conduits par la conjoncture difficile à réduire leurs investissements publicitaires", a-t-il expliqué.
Sur le semestre, la chaîne historique accuse une baisse de près de 6% à 713,2 millions d'euros de ses recettes publicitaires, particulièrement sensible dans les secteurs des télécommunications, de l'alimentation et de la santé.
Et le patron de la chaîne de Bouygues ne prévoit pas d'embellie pour juillet et août. Ces deux mois seront "en ligne avec le premier semestre", a-t-il reconnu sans avancer d'objectif pour l'ensemble du second semestre.
Au deuxième trimestre, le bénéfice net (part du groupe) s'est replié à 58,2 millions d'euros (-19%) et le chiffre d'affaires a légèrement progressé à 672,6 millions (+1,4%).
Le consensus des analystes, cité par CM-CIC Securities, prévoyait un bénéfice net de 45 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 652 millions d'euros.
Dopé par leur enthousiasme, le titre TF1 s'est hissé au deuxième rang des gagnants de la séance à la Bourse de Paris où il s'appréciait de 7,4% peu après 13H00 à 6,92 euros, dans un marché en hausse de près de 2%.
Sur la publicité, le fait que TF1 soit "de très loin leader du marché" représente à ses yeux "un atout de poids pour les mois qui viennent".
Car l'offre de TF1, "avec l'appui du numérique, est la plus efficace du marché", a-t-il assuré, en mettant en avant les tests réussis de "très bons programmes", déjà crédités de "très bons résultats d'audience" qui vont intégrer la nouvelle grille de rentrée.
En outre, la diversification des métiers et des supports apporte, selon M. Paolini, "le surcroît de chiffre d'affaires qui compense valablement l'évolution, pour l'instant négative, de la chaîne (TF1)".
A titre indicatif, les recettes générées par la publicité pour l'ensemble du groupe sur le semestre accusent une quasi-stabilité (-0,9%) à 896,8 millions.
Pour autant, tous les indicateurs de rentabilité du groupe de Martin Bouygues étaient en berne au 30 juin. Ce qui n'a pas empêché le marché de saluer des résultats supérieurs à ses attentes et la confirmation des objectifs d'activité pour l'ensemble de l'année.
Le groupe de Martin Bouygues a profité de la bonne résistance de son activité pour confirmer le maintien de son "hypothèse de stabilité" pour le chiffre d'affaires annuel.
"Malgré une visibilité extrêmement réduite" sur le marché publicitaire, "le groupe fera tout ce qu'il faut pour tenir cet objectif", a assuré le PDG.
Se voulant rassurant pour la suite de l'exercice, il a assuré que dans cette "période certes délicate" le groupe devait "pouvoir tirer son épingle du jeu grâce à son plan +stratégie 360+ initié depuis 2008, et à son plan d'optimisation dont la deuxième phase vient d'être lancée".
TF1 donnera des "éléments chiffrés" sur ses effets lors de la publication des résultats du troisième trimestre, a précisé M. Paolini. Pour l'heure, il a seulement annoncé sa décision de "ne pas remplacer" les 150 départs recensés en moyenne chaque année, et à ne procéder à "aucun recrutement dans les six prochains mois"