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BlaBlaCar : ce qui va changer sur la plate-forme

BlaBlaCar ne sera plus en mesure d'offrir sa prime aux nouveaux utilisateurs. [Philippe Lopez/AFP]

Le Conseil d'État a tranché : le procédé de «certificats d'économie d'énergie» qui permettait aux utilisateurs de BlaBlaCar d'obtenir des primes va être annulé. Vivement critiquée par leur concurrent Flixbus, la pratique relevait d'un arrangement financier entre l'entreprise de covoiturage et TotalEnergies.

Il faudra dire au revoir à la prime de covoiturage de BlaBlaCar. Les utilisateurs de l’application ont appris la mauvaise nouvelle par e-mail, mercredi dernier en fin de journée : «Nous vous contactons pour vous informer que nous sommes contraints de retirer l’offre de bienvenue de 25 euros en raison de l’annulation par le Conseil d’État de l’arrêté conditionnant sa mise en œuvre», a annoncé la plate-forme communautaire.

En effet, mardi 25 juin, le Conseil d’État, la plus haute juridiction de l’ordre administratif français, a pris la décision d’annuler le système de prime mis en place par le ministère de la Transition écologique instauré en 2023, permettant de favoriser le covoiturage en France. Le Conseil d’État indique avoir commis «une erreur manifeste d’appréciation» après avoir pris connaissance d’une alliance ayant bénéficié BlaBlaCar.

une alliance avec totalenergies

Concrètement, cette décision de 2023 du Conseil d’État aurait permis à BlablaCar d’échafauder un partenariat avec la multinationale française TotalEnergies. Avec la pratique du «pollueur-payeur» et le système des certificats d’économie d’énergie, les fabricants d’énergie étaient dans l’obligation de «compenser» leur impact environnemental en finançant des projets et actions d’économie et de sobriété énergétique.

Ainsi, dans le cas de BlaBlaCar, TotalEnergies aurait donné de l’argent à la plate-forme pour financer son offre de bienvenue aux nouveaux utilisateurs, contre des certificats d’économie d’énergie. Un certain pourcentage de la somme était gardé par l’entreprise de covoiturage.

Selon le média Le Monde, BlaBlaCar pouvait recevoir jusqu’à 130 euros pour le premier covoiturage d’une personne, dont 25 euros étaient reversés à l’utilisateur. Si un certain nombre de voyages étaient effectués dans un délai de trois mois, 260 euros étaient alors versés à la plate-forme, l’utilisateur pouvait recevoir 100 euros. 

pointé du doigt par flixbus

C’est le principal concurrent de BlaBlaCar sur les trajets de longues distances, Flixbus, qui a porté l’affaire devant le Conseil d’État. «On a considéré que cette concurrence était favorisée par une manne financière indue», a expliqué Charles Billiard, responsable de la communication de l’opérateur, au Monde. La juridiction, elle, critique un «effet d’aubaine» et un «excès de pouvoir» des principaux intéressés.

Les demandes de prime déposées après la décision du Conseil d’État seront obligatoirement rejetées par la plate-forme. «On ne va pas demander aux conducteurs de rembourser, cela n’aurait aucun sens», a néanmoins assuré Nicolas Brusson, directeur général de l’entreprise de covoiturage.

Cette décision de la juridiction aura un réel impact sur la plate-forme qui compte plus de 20 millions d’utilisateurs. 491.000 utilisateurs auraient bénéficié d’une aide au covoiturage en 2023, selon le ministère de l’économie. La même année, BlaBlacar aurait réalisé un chiffre d’affaires de 253 millions d’euros.

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