Plusieurs sites, à l'instar de Venise ou Kiev, pourraient rejoindre la liste du patrimoine mondial en péril d'ici à la fin du mois et venir grossir les rangs des 55 lieux déjà inscrits à ce jour.
D’ici le 25 septembre, le comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, dont la 45e session a démarré dimanche à Ryad, en Arabie Saoudite, devra statuer. Six sites risquent de se voir inscrits sur la liste du patrimoine mondial en péril, dont l'objectif est d'informer la communauté internationale et d'encourager des mesures correctives.
Parmi eux la Sérénissime, pourrait y faire son entrée en raison de la montée des eaux et du surtourisme, tout comme Kiev et Lviv, en péril à cause de l'invasion russe. Différents facteurs peuvent en effet mettre en péril les sites classés au patrimoine mondial tels que les conflits armés, les catastrophes naturelles, la pollution, le braconnage, l’urbanisation sauvage ou encore le développement incontrôlé du tourisme. En attendant le verdict, voici 5 sites emblématiques qui y figurent déjà.
Le centre historique d’Odessa (2023)
Parmi les derniers sites inscrits, le centre historique d'Odessa, ville portuaire Ukrainienne, a rejoint la liste du patrimoine mondial en péril en janvier dernier. Une décision prise en raison des menaces de destruction qu'encourt la ville depuis le début de l'invasion russe. Un peu plus de six mois après son inscription, Odessa dont le centre-ville «constitue un exemple exceptionnel d’échanges interculturels et de l’essor des villes multiculturelles et multi-ethniques d’Europe de l’Est au XIXe siècle», selon l'UNESCO, a d'ailleurs fait, fin juillet dernier, l'objet de plusieurs jours de bombardements russes. Des frappes qui ont, entre autres, partiellement détruit la cathédrale de la Transfiguration.
Fin septembre se sont les villes de Kiev et Lviv que l'UNESCO pourrait décider d'ajouter au patrimoine mondial en péril, toujours en raison de l'invasion russe.
Le Centre historique de Vienne (2017)
En 2017, le centre historique de la capitale autrichienne a lui aussi fait son entrée sur cette liste. En cause cette fois, la construction d'un projet immobilier de grande hauteur, plus de 60 mètres, en périphérie du centre historique, qui menacerait son patrimoine architectural. Une ville qui comme le rapporte l'UNESCO, s’est développée «à partir des premiers établissements celtes et romains, en passant par la ville médiévale puis baroque, jusqu’à devenir la capitale de l’empire austro-hongrois» dont le centre historique abrite une grande variété d’éléments architecturaux, dont des palais baroques.
Des éléments qui ont valu à Vienne, considérée par ailleurs comme un «haut lieu de la musique européenne associée aux grands compositeurs», d'entrée au patrimoine mondial en 2001.
Le Site de Palmyre (2013)
Plusieurs sites historiques sont recensés sur la liste du patrimoine mondial en péril, à l'instar de la ville millénaire de Palmyre, en Syrie. La cité antique, située en plein désert au nord-est de Damas, y figure depuis 2013, «en raison de destructions et menaces avérées et potentielles à la suite du conflit armé en Syrie qui a démarré en mars 2011». Le site qui abrite notamment les monumentales ruines de ce qui fut «l'un des plus grands foyers culturels du monde antique au carrefour de plusieurs civilisations» a été largement endommagé en 2015 par les jihadistes de l'Etat Islamique. Ses plus beaux temples, ceux de Bêl et Baalshamin, y ont été détruits à coups d'explosifs.
LE Parc national des Everglades (2010)
Parmi la liste du patrimoine en péril, l'UNESCO a également référencé depuis plusieurs années plus d'une dizaine de parcs nationaux et de sites naturels. C'est notamment le cas du parc national des Everglades, situé au sud de la Californie, inscrit pour la première fois sur la liste du patrimoine en péril en 1993, après les dommages provoqués par l'ouragan Andrew, avant d'en sortir en 2007. Le site figure à nouveau sur cette liste depuis 2010, en raison de la détérioration grave de son écosystème aquatique. Un système qui abrite un nombre considérable d'oiseaux, de reptiles et d'espèces menacées comme le lamantin.
D'autres sites tels que le patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra, en Indonésie, ou encore plusieurs parcs nationaux de République Démocratique du Congo, de Tanzanie ou encore du Kenya ont aussi intégré cette liste.
La Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (1982)
C'est l'un des premiers sites à avoir été inscrit sur la liste du patrimoine en péril. La vieille ville de Jérusalem et ses remparts y figurent depuis 1982. La ville Sainte, reconnue par les trois grandes religions monothéistes, y a été intégrée à la suite des recommandations du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) en raison notamment «d'une urbanisation rapide» qui pourrait mettre en péril l'authenticité de ce site hautement symbolique. Jérusalem abrite 220 monuments historiques dont le dôme du Rocher, le mur des lamentations ou encore l'église du Saint-Sépulcre.
A noter également, outre le fait que Venise ou Kiev pourraient intégrer la liste du patrimoine en péril, d'ici à la fin du mois, le Comité dévoilera par ailleurs les nouveaux sites qui rejoindront, cette fois, la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Plus de 50 sites candidatent cette année dont la Maison carrée de Nîmes, un temple romain deux fois millénaire et parfaitement conservé.