Paris, ce n'est pas uniquement la Tour Eiffel ou Notre-Dame. Il y a aussi des dizaines de bâtiments étonnants mais méconnus, souvent croisés au détour d'une balade. En voici dix qui méritent le détour.
Le 59 Rivoli (1er)
Un ancien squat d'artistes. Avec ses œuvres accrochées aux fenêtres régulièrement renouvelées, le 59 Rivoli, situé dans la rue du même nom, attire l'œil. Officiellement devenu un centre de création alternatif en 2009, le site est occupé depuis 1999 par des artistes qui, à l'époque, décident d'installer leur atelier dans cet immeuble haussmannien, laissé à l'abandon depuis huit ans. En 2000, un accord avec le maire de Paris Bertrand Delanoë légalise la présence des artistes. Ouvert gratuitement au public, il accueille aujourd'hui plus d'une trentaine d'artistes en résidence, des expositions, des concerts et des milliers de visiteurs chaque année, plus de 80.000 par an avant la pandémie.
L'institut d'art et d'archéologie (6e)
Situé au 3, rue Michelet dans le 6e arrondissement, l'institut d'art et d'archéologie, conçu par l'architecte Louis Bigot entre 1925 et 1928, surprend avec sa façade en briques rouges. Classé monument historique depuis 1996, c'est le lieu de formation des étudiants en Histoire de l’art et d’Archéologie des universités de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Sorbonne Université. Avec cet édifice, Louis Bigot a souhaité proposer une synthèse de différents courants architecturaux, mêlant ainsi style gothique italien, roman et d'Afrique noire musulmane. Sa frise, placée à hauteur d'homme, reproduit des œuvres célèbres de l’art mondial, notamment du Parthénon.
La Cité de la mode et du design (13e)
Inaugurée en 2012, la cité de la mode et du design ne passe pas inaperçue avec son flanc métallique vert pomme se reflétant dans les eaux de la Seine, quai d’Austerlitz. Une structure que l'on doit aux architectes Dominique Jakob et Brendan MacFarlane, choisis pour métamorphoser les anciens magasins généraux et leur ossature en béton armée apparente, une première en 1907 lors de la construction du site.
la Pagode Loo (8e)
Au 48, rue de Courcelles, non loin du parc Monceau, la pagode Loo sort du lot avec sa façade colorée et son architecture typiquement chinoise. Ancien hôtel particulier, le site a été transformé en pagode en 1928, à la demande du marchand et collectionneur d’art asiatique Monsieur Ching Tsai Loo. Le nouveau propriétaire des lieux y abrita alors ses collections privées. Cette maison métamorphosée par l'architecte Fernand Bloch, n'est pas ouverte au public et ne s'admire que de l'extérieur.
Le Pavillon Habib bOURGUIBA (14e)
Situé en bordure du périphérique au 45, boulevard Jourdan, le pavillon Habib Bourguiba est l'un des nouveaux bâtiments du campus de la cité internationale universitaire. Inaugurée en 2020, cette extension de la maison de la Tunisie est dotée d'une coque en aluminium parée de 1892 lettres, calligraphiées par le street artiste Shoof.
Solar Wind (13e)
Œuvre lumineuse conçue par l'architecte Laurent Grasso et commandée notamment par la mairie de Paris, «Solar Wind» habille depuis le 25 janvier 2016 les deux silos, de 40 mètres de haut et de 20 mètres de diamètre, du centre de distribution Ciments Calcia bordant le périphérique. Visible à des kilomètres à la ronde, ces projections offrent une palette de 16 millions de nuances et représentent les mouvements cosmiques, à l'instar des tempêtes solaires.
Le cirque d’hiver (11e)
Au 110, rue Amelot, le cirque d'hiver ne manque pas non plus d'étonner avec sa forme d'icosagone, polygone à 20 côtés. Sorti de terre en huit mois et inauguré le 11 décembre 1852 par Louis Napoléon Bonaparte, le site vient de fêter ses 170 ans. Classé monument historique, il voit le jour à l'initiative de Louis Dejean, propriétaire du cirque d'été, qui à l'époque obtient du duc de Morny, demi-frère de Louis Napoléon, l'autorisation de construire un second cirque. Il est l'œuvre de l'architecte Jacques Ignace Hittorff, à qui l'on doit notamment la gare du Nord.
l'Immeuble Cathédrale ou Palais Byzantin (2e)
Bâti en 1898-1899, à l'occasion du prolongement de la rue Réaumur, l'immeuble situé au numéro 61-63 interpelle avec sa façade rappelant une cathédrale, surplombée d'une large horloge. Originellement appelé «Palais Byzantin», cet immeuble commercial est inscrit au patrimoine historique depuis 2015, pour sa façade sculptée autour du thème du temps.
La grande Pagode du bois de Vincennes (12e)
Edifiée lors de l’Exposition Coloniale de 1931, la grande Pagode du bois de Vincennes est aujourd’hui le siège de l'Union bouddhiste de France. Située dans le bois, route de ceinture du lac Daumesnil, elle abrite le plus haut Bouddha d’Europe.
L'immeuble de la rue d'Abbeville (10e)
Classé monument historique en 1986, le numéro 14 de la rue d'Abbeville sort tout droit d'une autre époque avec sa façade Art nouveau. L'immeuble construit en 1901 est l'œuvre des architectes Alexandre et Edouard Autant et du céramiste Alexandre Bigot. C'est ce dernier qui signe le majestueux décor animalier et végétal de grès flammé vert.