Disponible le 27 janvier prochain, Dead Space s’est dévoilé lors d’une courte session dans un hôtel parisien, à quelques encablures de la Paris Games Week. L’occasion pour CNEWS de découvrir, manette en mains, ce remake horrifique et de rencontrer ses créateurs.
Dead Space est un jeu culte pour tous les adeptes de jeu vidéo de longue date. Sorti en 2008, le jeu des Américains de Visceral Games, imaginé par Glen Schofield, entendait être en quelque sorte le Resident Evil de l’espace. Un jeu horrifique de SF qui propulsait le joueur dans l’espace aux milieux de cohortes de nécromorphes rampants et sanguinolents. Le succès fut au rendez-vous mais, après trois épisodes, la série fut abandonnée... pour mieux revenir en janvier prochain dans une version remake que nous avons pu essayer.
Casque sur les oreilles, manette en mains, assis dans une pièce plongée dans la pénombre, on ne va pas se mentir, Dead Space fait son petit effet. Dans les couloirs de l’ISG Ishimura, on guette chaque bruit, chaque mouvement, arme au poing. Les nécromorphes, créatures à mi-chemin entre l’alien «gigerien» et le zombie de Romero, peuvent surgir à l’improviste en de nombreux endroits.
«On a absolument tout refait»
Plus de 15 ans après, la formule fonctionne toujours, alors que les développeurs canadiens de Motive Studio ont tout repris de A à Z. «On a absolument tout refait. Le jeu de départ a servi de modèle mais tout a été complètement refait, nous explique Roman Campos-Oriola (Creative Director du jeu). On est parti sur les fondamentaux du Dead Space original, pour se demander comment les améliorer. Nous avons alors tout retravaillé : l’horreur, l’immersion et la créativité du gameplay».
L’avantage d’attendre 15 ans pour proposer un remake, c’est aussi que la technologie a évolué, rendant possibles des choses imaginées initialement mais impossibles à réaliser à l’époque. Ainsi, le vaisseau spatial peut se visiter sans temps de chargement pour favoriser l’immersion. De quoi garantir une exploration plus fluide et plus propice à l’immersion. Sans dénaturer, ce bon technologique a permis de développer les points forts du jeu pour mieux susciter l’effroi.
«Là encore la technologie nous a permis d’améliorer les choses. Par exemple, l'usage de la fumée ou du brouillard au sol. A l’époque, les effets de transparence étaient difficiles à réaliser. On peut aujourd’hui vraiment le gérer. Quand on découvre les «lurkers», on va voir les tentacules, apparaître puis disparaître. Et le brouillard indique les mouvements du «lurker». Cela permet d’accroître l’angoisse. Tu sais qu’il est là… mais pas où précisément», complète Roman Campos-Oriola.
Outre ces ajouts technologiques, certains éléments du vaisseau ont été modifiés pour plus de cohérence. Un nouveau système permet aussi de maintenir une tension permanente dans ces dédales métalliques où le danger semble être constant. Isaac, le héros, progresse et plonge toujours plus loin dans l’horreur, et flirte avec la folie.
A ce titre, le design sonore magistral joue magnifiquement sur les nerfs. Ici une espèce de grognement, là un grincement métallique… Le son est un élément essentiel de l’expérience Dead Space, et ce remake tire lui aussi profit des dernières innovations dans le domaine. «Comme dans toutes les œuvres d’horreur, le son est essentiel, détaille Roman Campos-Oriola. En 15 ans, les sons dans les jeux vidéo ont autant évolué que les graphismes. Ç'était très intéressant d’utiliser ces nouvelles technologies dans le cadre de ce remake».
L’expérience Dead Space prend une toute autre ampleur avec ce titre prévu sur PlayStation 5, Xbox Series X/S et PC. Car dans le domaine du jeu vidéo, éminemment lié à l’évolution technologique, le remake fait totalement sens. Des idées restées embryonnaires peuvent ainsi être pleinement exploitées. Dead Space 2023 ne sera, in fine, pas du tout la même expérience que celle de 2008. Mais sans doute une vision sublimée de ce que les créateurs originaux avaient en tête.