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Madrid : par 34°C, ce centre commercial invite à skier dans une zone réfrigérée

Avec une piste inclinée de 250 mètres, un télésiège et un téléski, une trentaine de skieurs peuvent descendre la pente du gigantesque hangar. [Pierre-Philippe MARCOU / AFP]

À Madrid, il est désormais possible de skier dans un centre commercial, tandis que les thermomètres affichent plus de 30 °C à l’extérieur. Un concept à l’impact écologique pouvant paraître douteux, mais qui ne semble pas alerter les professionnels.

Près de Madrid, il est possible de troquer son short et ses tongs pour une combinaison de ski. En effet, le centre commercial Xanadu, à une vingtaine de kilomètres au sud de la capitale, abrite la station de ski artificielle Snozone ouverte tous les jours de l’année. À l’intérieur, tout est fait pour tromper l’esprit des clients, du niveau de la température affichant -3 °C à la neige artificielle. Mais la réalité refait surface dès la sortie du centre, où l’on ressent à nouveau la chaleur de l’air madrilène.

Si les clients ignorent ainsi la torpeur de l’été, ils ignorent également les questions liées à l’environnement. Avec une piste inclinée de 250 mètres, un télésiège et un téléski, une trentaine de skieurs peuvent descendre la pente du gigantesque hangar. Pour deux heures de ski, il faut compter une quarantaine d’euros, entre le matériel et les vêtements.

L’endroit accueille chaque année environ 200.000 personnes, dont 1.800 les bons jours.

Une pratique «pas trop écologique»

Thomas Barataud, moniteur de ski dans la station des Angles dans les Pyrénées-Orientales, a expliqué que le «Ski Club de Carcassonne» a pris l’habitude de s’y rendre depuis sept ans. «À l’époque, on skiait l’été sur les glaciers, mais la conjoncture fait que c’est un peu compliqué» a-t-il expliqué avant d’ajouter qu’ici «On a de la neige dure et du froid pour entretenir les gamins dans le ski, c’est le top».

Une dizaine d’élèves «section compétition» vont, durant une semaine, enchaîner les slaloms sur la partie réservée aux clubs, à la surface très dure et plus technique. «C’est pas trop écologique», a admis l’instructeur, «mais nous ce qu’on cherche c’est le rendement et le ski».

S’il s’agit d’une «bonne alternative» pour lui, certains n’en comprennent pas l’utilité. Cyrila Pena, une élève de 18 ans, a notamment été confrontée à des incompréhensions, mais celle-ci s’en défend en expliquant que «si les générations passées avaient fait attention à l’écologie, on aurait skié tout simplement sur des glaciers». «Là on est obligés de venir skier en salle parce que sinon, on commence à mettre les skis en décembre et ça fait trop tard», a-t-elle confié.

Un investissement «très rentable»

Pour tenter de faire taire les mauvaises langues, Thomas Barataud a affirmé que la consommation d’eau du lieu est bien moindre que celle d’un gymnase. La dépense la plus importante serait due à l’électricité en majorité, «c’est un frigo», a-t-il déclaré, «Si on devait éteindre et refroidir à nouveau, la dépense énergétique serait immense, c'est pour cela que nous sommes ouverts toute l'année».

L’entreprise a, par ailleurs, investi dans des panneaux solaires, un investissement qu’il a qualifié de «très rentable, non seulement en termes d’empreinte carbone, mais aussi sur le plan économique».

Deux autres stations du groupe Snozone existent et se trouvent en Angleterre. La plus grande station de ski couverte du monde, et la plus célèbre, se trouve dans le Golfe, le Ski Dubaï.

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