Cette année, comme tous les quatre ans, le mois de février comptera 29 jours, portant le nombre de jours dans l’année à 366. Un choix très ancien, permettant au calendrier commun de concorder avec le calendrier solaire.
Quatre ans que ce n’était pas arrivé. L’année 2024 ne sera pas qu’olympique. Elle sera également bissextile, par l'ajout d’un jour supplémentaire au mois de février, faisant passer le nombre de jours dans l’année à 366 au lieu de 365.
Loin d’être symbolique, cet ajustement permet de compenser la différence de temps entre l’année calendaire commune (365 jours) et l’année solaire, temps pris par la Terre pour effectuer une révolution complète autour du Soleil (365,242 jours).
L’histoire de cette ajouture, pendant le mois de février, remonte aux Romains. Avant l’instauration du calendrier julien, système introduit par Jules César en 46 av. J.-C pour remplacer l’ancienne méthode de calcul (6 mois de 30 jours et 4 mois de 31 jours, portant l’année à 304 jours), ces derniers utilisaient l’année de «Numa» de 355 jours.
rattraper le retard pris sur le calendrier solaire
Pour rattraper le retard pris sur le calendrier solaire, ils compensaient avec des mois intercalaires d’une durée variable, décidée par le collège des pontifes (prêtres romains).
Sur demande du général romain, l’astronome grec Sosigène d'Alexandrie s’inspira du calendrier égyptien pour proposer une solution. Jules César fixa l’année à 365 jours, plus une journée intercalée tous les quatre ans, placée après le 24 février (24 février bis), soit six jours avant les calendes de mars (nouvelle lune).
Ce jour se disait ante diem bis sextum Kalendas Martias, ce qui signifie «le sixième jour bis avant les calendes (le premier jour) de mars». Etymologiquement, bissextile tire son origine de cette décision («deux fois [le] sixième» se dit «bis sextus» en latin).
calendrier grégorien à la fin du XVIe siècle
Mais, en maintenant ce calcul, le retard pris par les Etats catholiques au Moyen Âge s'est porté à une dizaine de jours par rapport à l’année solaire.
L’instauration du calendrier grégorien, à la demande du pape Grégoire XIII, soutenu par des mathématiciens jésuites des universités de Salamanque (Espagne), en 1582, permit de corriger ce défaut.
Encore en vigueur aujourd’hui, il permet de ralentir le rythme du décalage, en supprimant trois années bissextiles pour chaque période de quatre cents ans (2100, 2200 et 2300 ne le seront donc pas).