La tradition italienne du "café suspendu", geste de solidarité envers les plus démunis pratiqué à l'origine dans les bars napolitains, vient d'être lancée en Bulgarie, pays le plus pauvre de l'Union européenne, secoué depuis février par des manifestations contre la pauvreté.
Sur leur page Facebook, les organisateurs revendiquent lundi la participation de plus de 150 cafés à Sofia et dans le reste du pays.
La pratique du "café suspendu", ou "caffè sospeso" en italien, est originaire de Naples. Elle consiste à commander et payer deux cafés, un pour soi et un autre pour un client démuni qui en ferait la demande. Elle a été notamment décrite par le scénariste italien Tonino Guerra.
"Le +café suspendu+ est un petit cadeau que nous pouvons offrir à un inconnu, qui nous le rendra quand nous en aurons besoin. Pour être honnête, nous avons tous connu des moments où nous ne pouvions pas nous payer un café", ont expliqué les organisateurs.
En Bulgarie, des points de restauration rapide et des magasins d'alimentation ont adhéré à leur façon à l'initiative du +café suspendu+, en proposant à leurs clients d'acheter un pain ou un sandwich pour un démuni.
Sept personnes ont tenté de mettre fin à leur vie en s'immolant par le feu ces dernières semaines en Bulgarie, désespérées face à une pauvreté grandissante (cinq sont décédées).
Plusieurs manifestations ont obligé le gouvernement de centre droit du Premier ministre conservateur Boïko Borissov à présenter sa démission le 20 février. Des élections anticipées sont prévues le 12 mai.