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Les grands musées s'exportent, les français en pointe

Photo d'archives prise le 11 octobre 2017 du musée Guggenheim à Bilbao [ANDER GILLENEA / AFP/Archives] Photo d'archives prise le 11 octobre 2017 du musée Guggenheim à Bilbao [ANDER GILLENEA / AFP/Archives]

Première déclinaison d'un musée célèbre, le Guggenheim de Bilbao va fêter ses vingt ans. Une implantation réussie pour ce pionnier, suivi depuis par le Centre Pompidou et le Louvre avec des formules très différentes.

Guggenheim

Le 20 octobre 1997, était inauguré dans la cité industrielle basque un bâtiment à l'architecture révolutionnaire, signée Frank Gehry, le Musée Guggenheim.

A l'origine de cette installation dans une ville en crise, absente depuis longtemps des radars de la culture, Thomas Krens, directeur depuis 1988 de la Fondation Solomon R. Guggenheim. Animé de grandes ambitions, il prévoit déjà d'ouvrir des "Guggenheim" sur d'autres continents, du Mexique à Abou Dhabi.

Vingt ans plus tard, le Guggenheim Bilbao est un succès populaire avec un million de visiteurs en moyenne par an. Il a contribué à transformer l'image de la ville et de la province, devenues des destinations touristiques recherchées.

Un modèle pour les autres grands musées mondiaux ? Plutôt "une exception", estime Jean-Michel Tobelem, auteur d'un ouvrage sur le Guggenheim Bilbao. Pour expliquer cette réussite, ce professeur à Paris-1 pointe l'implication des autorités locales et régionales, et les importants financements dont a bénéficié le musée.

Quant aux autres projets de Guggenheim: Guadalajara (Mexique) a été abandonné et Las Vegas a fermé en 2008. Restent les Emirats Arabes Unis : conçu également par Frank Gehry, un Guggenheim doit voir le jour à quelques encablures du Louvre Abu Dhabi sur l'île Saadiyat. Mais son ouverture est sans cesse repoussée.

Pompidou

Photo d'archives du centre Pompidou à Malaga, en Espagne, prise le 27 mars 2015 [Jorge Guerrero / AFP/Archives]
Photo d'archives du centre Pompidou à Malaga, en Espagne, prise le 27 mars 2015

Avec trois implantations provisoires en cinq ans, le Centre Pompidou est le grand musée le plus offensif à l'international. Une première création en mars 2015 à Malaga a attiré 500.000 personnes depuis son ouverture. Une déclinaison du Centre ouvrira ses portes en 2019 à Shanghai au West Bund Art Museum, édifice de près de 25.000 m2 conçu par l'architecte britannique David Chipperfield.

Enfin en 2020, un espace réservé à Beaubourg devrait être créé à Bruxelles dans un ancien garage Art déco transformé en musée d'art moderne et contemporain.

A chaque fois, il s'agit d'une implantation provisoire - dix ans à Malaga, cinq ans renouvelable à Shanghai. Façon pour le centre de valoriser son savoir-faire et sa collection, une des plus importantes avec celle du MoMA à New York. Une source aussi de revenus comparable à celle d'une grande exposition itinérante, mais qui "offre beaucoup plus de prévisibilité et de sécurité financière", explique le président du centre, Serge Lasvignes.

Le Louvre et les autres

Une vue extérieure du musée du Louvre d'Abou Dhabi qui ouvre le 8 novembre 2017 [ludovic MARIN / AFP]
Une vue extérieure du musée du Louvre d'Abou Dhabi qui ouvre le 8 novembre 2017

Si le Louvre a créé une implantation à Lens, il n'avait en revanche aucun projet à l'étranger. Son implication dans le projet d'Abou Dhabi s'inscrit dans le cadre d'un accord intergouvernemental entre la France et les Emirats Arabes Unis. Le Louvre Abu Dhabi "est un musée émirati qui dépend du gouvernement émirati", déclare à l'envi le président du Louvre, Jean-Luc Martinez.

Les oeuvres exposées sont prêtées par plusieurs musées français (Pompidou, Guimet, Quai Branly, Orsay...), mais le Louvre est au coeur du projet : il est le premier prêteur et a cédé l'utilisation de sa "marque" pendant trente ans et six mois moyennant une redevance de 400 millions d'euros.

Si Jean-Luc Martinez écarte toute vente d'une stratégie de développement du musée, il n'exclut pas d'autres accords : "c'est une première. Si elle est réussie, ça suscitera peut-être des demandes". Mis à part le Guggenheim, les autres grands musées, notamment anglo-saxons, se montrent pour l'instant plutôt réservés en matière de développement international.

Le MoMa n'a aucun projet en la matière. "Nous avons bien assez à faire avec les nouvelles salles du musée", affirme son directeur Glenn Lowry, qui rappelle que l'établissement ne reçoit pas un centime de l'Etat, de la ville ou du gouvernement fédéral. Quant à la Tate, elle a créé deux implantations régionales, à Liverpool et St Ives, et s'en tient là pour l'instant.

 

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