Pour sa troisième édition, le festival indé de La Rochelle reste fidèle à sa marque de fabrique : une programmation éclectique allant de la house à la pop en passant par la funk et le jazz.
Le Roscella Bay a tout pour plaire. D’abord c’est un petit festival attaché à ses valeurs, écoresponsable et respectueux du public. Depuis sa création en 2015 l’événement adopte une stricte politique du zéro déchet, met à disposition des toilettes sèches, des gobelets ecocups réutilisables, et s’éclaire avec des lampes peu consommatrices d’énergie.
Malgré le succès des précédentes éditions, l’équipe a décidé de ne pas augmenter la capacité du festival et de ne pas dépasser le nombre des 5000 places vendues l’année dernière. Les plus motivés devront donc se dépêcher, car les billets sont déjà disponibles depuis le 17 juillet, pour le prix très raisonnable de 29,08 euros les premiers, puis de 37,68 euros le pass deux jours, avec en prime la soirée du vendredi offerte.
Niché au cœur du Vieux-Port de La Rochelle, à quelques mètres de l’eau et au milieu des effluves marines, le cadre du Roscella Bay a également de quoi séduire, dans l’atmosphère de fin d’été des derniers jours de septembre.
Enfin la programmation très pointue mêlant entre autres jazz, funk, et house ravit les connaisseurs, mais aussi les mélomanes en quête de nouvelles découvertes musicales. CNEWS Matin décrypte la liste des dix premiers artistes de l’affiche, révélée le 13 juillet dernier.
Marcellus Pittman
C'est le représentant par excellence de la house planante et efficace dont la ville de Detroit (États-Unis) s'est fait une spécialité. Marcellus Pittman a commencé à mixer dans les années 1990, avant de s'associer à Moodyman, Theo Parrish et Rickie Wilhite pour créer le collectif 3 CHAIRS, dont les compositions oscillent entre new wave, beat hip-hop et house. Aujourd'hui le DJ et producteur américain possède son propre label, Unirhythm, et une notoriété internationale. Après un live dans la deuxième édition du Roscella Bay, il récidive cette année tout en étant le parrain officiel du festival.
Lucien & The Kimono Orchestra
Attention nouvelle perle dénichée par Cracki Records. Avec leur premier EP de disco funk psychédélique sorti en octobre 2016, le trio de Parisiens d'une vingtaine d'années de Lucien & The Kimono Orchestra se révèle indubitablement prometteur. Leurs morceaux, pour l'instant uniquement instrumentaux et profondément inspirés par les années 1980, évoquent des musiques de films cultes. Les écouter c'est s'embarquer pour un délicieux voyage à la fois exotique et mélancolique, à l'image du dessin sur la pochette de leur EP.
L'or du Commun
En écho à l'un de leur titre, on peut dire que ce sont de véritables sales gosses. Les membres du collectif de hip-hop belge francophone L'or du Commun, créé en 2012, n'ont pas pour habitude mâcher leurs mots. Ils écrivent tous, d'où l'impression un peu foutraque mais joyeusement créative et vivante, qui se dégage de leurs compositions. Les références à Star Wars y côtoient des clins d'oeil à Baudelaire, sur un beat massif mais saupoudré d'électro.
Stagga & Magugu
C'est un duo explosif qui devrait enflammer la scène. D'un côté un ancien roi de la dubstep au Royaume-Uni, à la tête du label Fat Fridge, et fan inconditionnel de musiques africaines et jamaïcaines. De l'autre un Nigérian au flow nerveux et intarissable, qui pratique un rap inspiré par le hip-hop de son pays natal. Le producteur Stagga et le parolier Magugu livrent une performance entre sons primitifs et électroniques, comme une transe joyeuse.
Tshegue
Ils viennent de sortir leur premier EP en juin dernier, et affolent déjà les scènes branchées, la critique musicale française et même internationale. «Tshegue», c'est le surnom que l'on donne aux garçons errant dans les grandes villes du Congo, pays d'origine de la chanteuse parisienne Faty Sy Savanet. Après avoir essaimé les petites scènes rock du 11e avec son premier groupe Jaguar, elle rencontre Nicolas Da Cunha alias Dakou. Ensemble ils produisent ce mélange incroyable de rock garage, d'afropunk, d'électro et de house énervée. Faty chante en anglais, mais aussi en lingala, la langue orale des deux Congo, et utilise parfois des mots inventés, dans des performances live explosives dont elle a le secret.
Gilb'R
Lui c'est un peu un vieux de la vieille. À la fois DJ, compositeur et producteur français d'électro, Gilb'R est passé par Radio Nova au début des années 1990, et a ensuite fait partie de la French Touch. Versatile, le label qu'il a créé il y a plus de vingt ans en 1996, continue de promouvoir des figures majeures de la scène électro indé, comme I:Cube ou Acid Arab.
Folamour
La scène lyonnaise n'en finit pas de produire des artistes électro originaux et séduisants. Le dernier en date n'est autre que le DJ et producteur Folamour, avec sa house aussi dansante que finement composée d'influences sonores hétéroclites. À écouter ses derniers EP sortis cette année on comprend aisément la référence au film de Stanley Kubrick Docteur Folamour (1964), qui traite de la folie humaine, tant la house du lyonnais joue sur des styles et influences variées, produisant des sons destructurés et mélancoliques.
Charlie Stacey
Ce jeune british de 23 ans est une étoile montante du jazz, qui a déjà participé à de nombreux concerts partout dans le monde. Dès 2012 il faisait déjà partie des demi-finales de la compétition de piano solo du Montreux Jazz Festival en Suisse. Son piano jazz empreint d'envolées lyriques alterne avec des compositions plus saccadées, comme un constant va-et-vient entre tradition et modernité.
Clementine
Les sets de cette DJ lyonnaise, mêlant black music, jazz, funk, et disco mettent assurément tout le monde d'accord et de bonne humeur. Le festival est donc l'occasion de s'intéresser à son cas. Pour l'instant elle exerce surtout au Sucre, centre névralgique de l'électro lyonnaise, tout en étant co-manager du label Les Disques Superfriends, et animatrice d'un show sur LYL Radio.
Zaltan
Quentin Vandewalle alias Zaltan, est le fondateur du label parisien Antinote créé en 2012, et très convoité dans le monde de la techno de niche. L'exigence du producteur semble inébranlable. Préférant la qualité à la quantité, mais aussi sélectionner des artistes locaux et encore inconnus du grand public, les noms du label sont en nombres réduits - dix maximum - et triés sur le volet.